samedi, août 15, 2015

PALERME : L'ITINERAIRE ARABO-NORMAND, Patrimoine de l'Humanité




Après l'Etna en 2013, la Sicile est à nouveau à l'honneur dans le "patrimoine mondial de l'humanité" de l'Unesco pour son parcours arabo-normand à PALERME, la Cathédrale de Cefalù et la Cathédrale de Monreale.


... Ce sont les Arabes qui firent de la vieille citadelle cathaginoise la capitale de l'ile, capitale que les Normands portèrent à sa plus haute splendeur artistique et culturelle. Favorisée par sa situation naturelle et la douceur de son climat, construite pour les délices de souverains puissants, Palerme était jadis une cité fascinante où les merveilles de Cordoue rivalisaient avec celles de Constantinople. Une ville de rêve que les Espagnols revêtirent d'un somptueux manteau baroque. ... Et le visage baroque de Palerme, tout comme celui de Naples a souvent cette expression sublime et pitoyable des gloires déchues. Dans le vieux tissu urbain plein d'accrocs, cernée par les quartiers modernes qui mangent la plaine, il y a d'étonnants joyaux. Ils sont le fruit du mariage que Roger le Normand réalisa entre l'Orient et l'Occident : les ors byzantins brillent dans la pénombre de la Martorana, de la chapelle palatine, sous le plafond arabe de Monreale et derrière les palmes de S. Giovanni degli Eremiti, l'Islam a coiffé l'église normande de petites coupoles rouges. (G.B.1963)

Sont retenus, pour le circuit palermitain, sept monuments  :
CAPPELLA PALATINA PALAZZO REALE

CATTEDRALE DI PALERMO

SAN GIOVANNI DEGLI EREMITI

STA MARIA DELL' AMMIRAGLIO dite LA MARTORANA


SAN CATALDO

PALAZZO DELLA ZISA

PONTE DELL'AMMIRAGLIO


MONREALE

CATTEDRALE DI CEFALU

SE LOGER
PALERME
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LIENS

vendredi, août 07, 2015

MANTOUE / MANTOVA : L'APOTHEOSE DES GONZAGUE




Combat entre les Gonzaga et les Bonacolsi, 1494, Domenico Morone, (Mantoue, Palazzo Ducale)
LES ETAPES La Maison des Gonzaga est une famille noble italienne. Le premier Gonzaga à porter ce nom fut Luigi Ier qui fut podestat en 1318, puis seigneur de Mantoue (capitaine du peuple)... L’ascension des Gonzaga débuta à la fin du XIIIe siècle avec une stratégie économique : l'acquisition de biens immobiliers urbains et de propriétés terriennes dans le contado pour ensuite pouvoir mieux s'affirmer politiquement… 
Les Gonzaga étaient les plus fidèles alliés des Bonacolsi, mais le 16 août 1328, avec le soutien des Della Scala de Vérone, Ludovico Gonzaga et ses fils renversèrent la seigneurie de Rinaldo Bonacolsi et séquestrèrent tous leurs biens notamment le Palazzo del Capitano (qui sera plus tard intégré ensuite au Palazzo Ducale)…
En 1433, à l'occasion de la visite de l'empereur Sigismond 1er et contre la somme de 12000 florins, Gianfrancesco Gonzaga obtient enfin le titre héréditaire de marquis.  L'alliance fut encore renforcée par l'union entre l'héritier du marquisat, Ludovico Gonzaga, et une nièce de l'empereur, Barbara de Brandebourg…

LUDOVICO II ET LA GLOIRE DE MANTOUE

Comme les autres condottieres des cours padouanes de son tempsLudovico Gonzaga, marquis de Mantoue (1444-1478) était à la fois un guerrier, un lettré et un mécène, formé dans sa jeunesse à l'école de l'humaniste Vittorino da Feltre. "Dans son école, la Casa Giocosa, située entre la cathédrale et le Palazzo del Capitano, l’étude des auteurs classiques alternait avec le jeu et l’exercice physique, dans la recherche inspirée de la philosophie grecque d’un équilibre entre le bien-être du corps et celui de l’esprit"
Le choix, par le pape Pie II Piccolomini, de la ville de Mantoue comme siège de la Diete en 1459-60, donna l'opportunité à la cour de Gonzaga de se hisser à la hauteur des centres les plus importants d'Italie tels que Ferrare, Florence et Rome. Ludovico dirigea lui même la restruturation de Mantoue.
Il quitte alors Corte Vecchia, le noyau le plus ancien de l'actuel Palazzo Ducale (ensemble complexe qui s'est conçu au cours des siècles) et transfère ses appartements dans le Castello di San Giorgio voisin ; les architectes florentins commandités, Antonio Manetti, Luca Fancelli, Francesco Laurana et l'ingénieur, Giovanni da Padova, adaptent l'ancienne architecture gothique aux exigences de vie personnelle du marquis.

PALAZZO DUCALE  
1- Castello di San Giorgio (XIVe) est la partie ancienne fortifiée de cet ensemble qui ne cessa d'évoluer 
2-Corte Nuova construit par Giulio Romano
3-Rustica avec un décor mural de Giulio Romano (1538-39)  
4-Basilica palatine Santa Barbara (1562-72)
5-Giardini dei Semplici ( 1603)
6-Corte Vecchia, le noyau le plus ancien (œuvres de Raphael et la salle Pisanello et le cycle des œuvres chevaleresques)
7-Giardin Segreto (collections des œuvres collectées par Isabella d'Este). 
8- Palazzo del Capitano (1328) 
9-Giardino Pensile.
Mais vers la fin des années 1450, le goût de la cour de Mantoue évolue vers le "moderne", selon le sens que lui donne Le Filarete.
ANDREA MANTEGNA 
Vers 1458, Ludovico Gonzaga fait donc venir ANDREA MANTEGNA à Mantoue qui, de 1465 à 1474, travaille sur les fresques de la Camera Picta dite Camera degli Sposi, située dans la tourelle nord-est du Castello San Giorgio et qui livrera un des chefs-d'œuvre de la Renaissance. Mantegna conçoit l'espace cubique de la pièce (qui compte un trompe-l'œil de riches tentures peintes sur deux murs et deux scènes de plein air sur les autres) comme un lieu unique, un continuum, jouant sur la réalité et les faux semblant du dedans et du dehors, des architectures feintes et des effets d'illusions qui culminent avec l'oculus de la voûte, sorte de balcon suspendu dans le ciel. (donné pour être l'autoportrait-signature d'A. Mantegna)

LA CAMERA DEGLI SPOZI
LA CORTE dévoile la lignée de la famille Gonzaga dans une riche loggia à la fois salle d'audience et terrasse privée luxueusement aménagée : le marquis, Ludovico II et son épouse sont entourés de leurs enfants, collaborateurs et intimes. Ludovico en tenue d'intérieur converse avec un conseiller (Raimondo dei Lupi di Soragna) au sujet d'un courrier (référencé comme étant une lettre de la duchesse de Milan demandant du soutien compte tenu de la maladie de son époux Francesco  Sforza). Son épouse, Barbara est à ses côtés entourée des enfants : Gianfrancesco premier conte de Sabbionetta qui à la main sur l'épaule de son jeune frère Ludovico, devant lui la jeune Poala qui tend une pomme à sa mère, derrière, Rodolfo et la bella Barbarina. L'homme au châpeau noir pourrait être Vittorino da Feltre déjà cité. Sans oublier son chien fidèle Rubino et la nana qui vous regarde droit dans les yeux. Là encore est mis en avant la double fonction, la double lecture, l'illusion, intérieur/exterieur, vie publique/vie privée, ambiance à la fois princière et informelle.
L'INCONTRO : Ludovico II (à gauche) princièrement vêtu, semble avoir quitté sa monture pour aller à la rencontre de ses fils. Federico Ier, son successeur direct au marquisat ( à droite) de profil et le cardinal Francesco (au centre) qui donne la main à son frère Ludovico (futur notario apostolico) qui à son tour tient la main du petit fils Sigismondo (futur cardinal) présentant ainsi la lignée ecclésiastique des Gonzaga. L'enfant devant le marquis  est son petit fils, l'ainé de Federico Ier destiné à devenir à son tour le marquis Francesco II... Ont été aussi identifiés l'empereur Frédéric III de Habsbourg et Christian Ier du Danemark, qui a épousé la sœur de son épouse, affichant ainsi les liens de parenté avec le pouvoir international.

LA VOÜTE et l'oculus ont fait l'objet de diverses interprétations sans qu'aucune ne trouve le ralliement des historiens d'art, si ce n'est la prouesse technique de la lumière et du trompe-l'œil... sur ce grand "voile d'ombrage" tendu sur la camera sont représentés les médaillons de douze empereurs romains (hommage de la Renaissance à l'Antiquité). Entourant l'oculus, des putti farceurs, un paon et surtout deux groupes de femmes qui vous regardent de haut et qui pourraient bien laisser le pôt vous tomber sur la tête. 

Ludovico fut le marquis qui a porta au plus haut la puissance de sa famille. Excellent homme de guerre, grand mécène et prince sage qui arriva à contenir l’ambition de certains de ses parents. Il accueillit à sa cour quelques-uns des plus grands esprits de son temps. Outre Mantegna qui occupa la place de peintre de cour pendant plus de quarante ans, Ludovico, au moment du Concile, s’assura la collaboration de LEON BATTISTA ALBERTI, venu à Mantoue en tant que secrétaire apostolique. Il confiera à cet architecte humaniste les projets concernant l’église de San Sebastiano et la reconstruction de la basilique Sant’ Andrea.

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À la mort Ludovico en 1478, Mantegna continuera de servir deux autres marquis de la dynastie des Gonzaga : son héritier FEDERICO 1er (portrait, Galerie des Offices, Florence) qui meurt peu après en 1484 et son petit-fils, FRANCESCO II (portrait-ex voto de Mantegna chapelle de Santa Maria della Vittoria, Mantoue), marié à l'étonnante femme que fut pour l'époque Isabelle d'Este (portrait du Titien 1534-1536, Kunsthistorisches Museum de Viennequi assura la régence lors de la captivité ou de la mort de son époux et qui fera, à son tour, de la cour de Mantoue l’un des plus importants foyers artistiques et humanistes de l’époque. 
En 1530, son fils FEDERICO II (portrait du Titien, 1525 musée du Prado) lui doit de recevoir de Charles Quint le titre de duc. Les années de son marquisat vont être consacrées au mécénat d'art et notamment à la construction du PALAZZO TE. Un an après sa mère, en 1540, Frédéric II décèdera...

PALAZZO TE
Le projet de l'édifice et sa décoration furent confiés à l'architecte-peintre GIULIO ROMANO qui, pour pour satisfaire les désirs de son commanditaire, proposa sur un modèle de villa romaine une construction à plan carré avec un grand jardin central.
Les pièces sont décorées de fresques avec des thèmes très divers : la SALA DEI GIGANTI propose une spectaculaire bataille entre Zeus et les Géants, sensuelle la SALA DI AMORE E PSICHE, la SALA DEI CAVALLI reproduit grandeur nature les destriers préférés de la famille. Beaucoup de charme aussi l'APPARTAMENTO SEGRETO avec sa loggia peinte et sa grotte artificielle à laquelle on accède par un jardinet. 




"La disparition de la lignée ducale directe fut la cause, au XVIIe siècle de la guerre de succession de Mantoue, épisode périphérique de la guerre de Trente Ans. Le duché revint cependant à une branche cadette (française, des ducs de Nevers) jusqu'en 1708, date à laquelle il fut annexé à l'empire d'Autriche. En 1886, il est annexé au royaume d'Italie."




EXPOSITION jusqu'au 20 septembre ou catalogue 
GONZAGA I Volti della storia


INFORMATIONS PRATIQUES
Repère cartographique (clic sur la carte = agrandir)
HÔTELS DE CHARME

Hotel Broletto & La Residenza
www.hotelbroletto.com


Residenza Cà delle Erbe
www.cadelleerbe.it/

B&BCasa del Teatro
www.casadelteatro.it


RESTAURANTS
Lo Scalco Grasso
via Trieste, 55 Tél. 349-374 7958
Taverna Cinquecento
La Cucina
Pasticceria La Tur dal Sucar






mardi, août 04, 2015

ANTONIONI : Aux Origines du Pop




Actualité  : avril 2015

AUX ORIGINES DU POP



CINEMATHEQUE FRANCAISE PARIS
Du 9 avril au 19 juillet 2015

Lu, Me à Sa 12h-19h

Nocturne le jeudi jusqu'à 22h 
Dimanche 10h-20h
www.cinematheque.fr 







Actualité  : septembre 2006

MICHELANGELO ANTONIONI
Quatre films de Michelangelo Antonioni viennent récemment de faire l'objet d'une belle édition : Un coffret propose Chronique d'un amour, La Dame sans camélias, Le Désert rouge avec en supplément un documentaire sur le cinéaste comprenant d'étonnantes images d'archives, deux courts métrages réalisés par lui à ses débuts (Nettoyage urbain de 1948 et La Rayonne de 1949) ainsi qu'un entretien avec une universitaire sur Le Désert rouge.
Mais aussi un DVD Profession : Reporter (Carlotta edition).



CRONICA DE UN AMOR (CHRONIQUE D’UN AMOUR) : 1950 - avec : Lucia Bose (Paola Molori), Massimo Girotti (Guido), Ferdinando Sarmi (Enrico Fontana), Gino Rossi (Carloni, le détective).
En retrouvant son ancienne maîtresse, mariée sans amour à un riche industriel, un homme ravive le souvenir d'un meurtre provoqué il y a plusieurs années (il a laissé tomber sa fiancée d'alors dans une cage d'ascenseur). Les deux amants reprennent leur liaison et envisagent l'assassinat du mari.
Pour son premier long métrage, réalisé en 1950, Antiononi signe une œuvre originale. Il adopte le schéma du film noir (enquête de détective, projet de meurtre, lumière tamisée) mais cette histoire classique d’ amants criminels y est traité sans dramatisation avec en toile de fond la tension sociale existant entre les deshérités de l'après guerre et ceux qui profitent largement du "miracle économique" du plan Marshall.

LA SIGNORA SENZA CAMELIE (LA DAME SANS CAMELIA) 1952/53 avec : Lucia Bosè, Andrei Checchi, Gino Cervi, Ivan Desny
Lucia Bosé tient, dans La Dame sans Camélias un rôle prévu à l'origine pour Gina Lollobrigida. Une actrice de cinéma, mariée à un producteur ambitieux et jaloux, devient la maîtresse d'un diplomate qui ne voit en elle qu'une aventure d'un moment.
Le film confirma à la fois le regard impitoyable que le cinéaste pose sur les hommes, qui se montrent souvent d'une veulerie et d'une lâcheté sans nom envers les femmes, mais aussi “ce goût de l'ellipse et cette forme de décentrement” qui ont caractérisé la modernité du cinéma d'Antonioni ( l'action principale se passe alors hors champ, la caméra quitte les protagonistes à des moments intenses).


IL DESERTO ROSSO (Le desert rouge) - 1964 - Avec : Monica Vitti (Giuliana), Richard Harris (Corrado Zeller), Carlo Chionetti (Ugo).
La femme d'un ingénieur de la région industrielle de Ravenne a sombré dans une sorte de névrose. Une brève liaison avec un collègue de son mari n'apportera aucun apaisement à son angoisse. À noter l’usage magnifique de la couleur, l'invention d'espaces monochromes, l'irruption de taches vives, mais aussi la brume et la fumée…
Cette fois-ci, déclarait Antonioni, il ne s'agit pas d'un film sur les sentiments. Les résultats obtenus dans mes précédents films qu'ils soient bons ou mauvais, beaux ou laids sont ici dépassés et caduques. Le propos est tout autre : auparavant c'était les rapports des personnages entre eux qui m'intéressaient mais ici le personnage central est confronté aussi au milieu social, ce qui fait que je traite mon histoire d'une façon toute différente. Il est trop simpliste, comme beaucoup l'ont fait, de dire que j'accuse ce monde industrialisé, inhumain où l'individu est écrasé et conduit à la névrose. Mon intention au contraire, (encore que l'on sache souvent très bien d'où l'on part mais nullement où l'on aboutira) était de traduire la beauté de ce monde où même les usines peuvent être belles. La ligne, les courbes des usines et de leurs cheminées apparaissent peut-être même plus belles qu'une ligne d'arbres que l'œil a déjà trop vue. C'est un monde riche, vivant, utile. Ce que je veux dire : en situant l'histoire du désert rouge dans le monde des usines, je suis remonté à la source de cette sorte de crise qui comme un fleuve reçoit mille affluents se divise en mille bras pour enfin tout submerger et se répandre, partout.


PROFESSIONE : REPORTER (PROFESSION : REPORTER) – 1974 - Avec Jack Nicholson (David Locke), Maria Schneider (la jeune fille), Jenny Runacre (Rachel, l'épouse de Locke)
Le Desert Rouge, premier film en couleur et dernier film avec Monica Vitti, Antonioni va mettre un terme à la partie italienne de sa carrière pour devenir le réalisateur de films “internationaux” (cf Blow-up, Zabriskie Point et Profession : reporter).
C'est l'histoire d'un homme qui va en Afrique pour tourner un documentaire. Il se trouve un jour devant l'opportunité de prendre la personnalité d'un autre et, pour des raisons personnelles qui lui ont provoqué une profonde frustration, il se jette dans cette aventure avec l’enthousiasme de celui qui croit aller à la rencontre d'une liberté inespérée... Antonioni.



Né à Ferrare en 1912, Michelangelo Antonioni étudie l'économie à l'université de Bologna tout en écrivant des critiques de pièces de théâtre et de films pour un journal local. Passionné par le 7ème art, il s'inscrit ensuite dans l'école de cinéma "Centro Sperimentale". Une fois diplômé, il commence sa carrière en écrivant des scénarios pour Roberto Rossellini et Federico Fellini puis fait ses premiers pas en tant que réalisateur dès 1942, en signant des documentaires et des courts métrages qui flirtent avec l'inspiration néoréaliste introduite par Fellini.
En 1950, il signe son premier long métrage, Chronique d'un amour pour lequel il s'éloigne du néoréalisme et préfère se concentrer sur la psychologie de ses personnages. Ses films suivants : Les Vaincus, La Dame sans camélias, Femmes entre elles et Le Cri sont construits sur le même modèle et forment des chroniques sociales et psychologiques. Ces longs métrages restent toutefois assez confidentiels, se limitant à un public italien.
En 1960, Antonioni présente L'Avventura à Cannes. Le film suscite de nombreuses controverses mais offre au réalisateur le Prix du Jury. Il s'inscrit dans une quadrilogie complètée par L'Eclipse, La Nuit et Le Désert rouge, qui offre une vision très novatrice du cinéma, se voulant "à l'égal de la littérature". Pour chacun de ses films, Antonioni dirige Monica Vitti, qui deviendra son égérie et sa compagne pendant quelques années et qu'il retrouvera en 1981 pour Le Mystère d'Oberwald.
En 1966, Antonioni se voit remettre la Palme d'Or à Cannes pour son Blow Up, dans lequel un jeune photographe arrogant croit être temoin d'un meurtre. Le film est un énorme succès et permet au réalisateur de s'expatrier outre-Atlantique le temps d'un film Zabriskie Point.
Explorant de nouvelles contrées, il part à la découverte de l'Asie en tournant le documentaire Chung Kuo, chronique de la vie quotidienne en Chine, puis pose sa caméra entre l'Algérie et l'Angleterre pour Profession : reporter, dans lequel Jack Nicholson incarne un reporter basé en Afrique et enquêtant sur un meurtre mystérieux pour tromper l'ennui. Revenu en Italie, il réalise Identification d'une femme et rencontre Enrica Fico, qui deviendra sa femme, sur le tournage.
A l'âge de 73 ans, il est victime d'un accident cérébral qui entraîne une paralysie partielle de ses membres et l'empêche de parler. Il n'arrête pas pour autant son activité de cinéaste puisqu'il réalise en 1995 Par-delà les nuages avec son ami Wim Wenders avant de prendre part au projet collectif Eros, dans lequel il expose sa vision de l'amour et de l'érotisme aux côtés de deux autres réalisateurs, Steven Soderbergh et Wong Kar-Wai.
En 1995, il reçoit un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.



LIEN
FILMOGRAPHIE : TOURNÊ AUTOUR DU PÔ