lundi, mars 28, 2022

CANOVA 1822 / 2022

 

ANTONIO CANOVA
 1822 / 2022
Autoportrait 1792

TERRE NATALE
1757 POSSAGNO (VENETIE)
Antonio Canova est né le 1er novembre 1757 à Possagno, bourgade située à une trentaine de kilomètres de Trévise en République de Venise, dans une familles de sculpteurs de pierres depuis plusieurs générations. Son père décède alors qu'il n'a que quatre ans. Après le remariage de sa mère qui part s'installer dans le village voisin de Crespano,  il reste à Possagno avec son grand-père paternel, Pasino, sculpteur lui aussi, qui, décélant les prédispositions artistiques du garçon, l'introduit dans l'atelier du sculpteur Giuseppe Bernardi, dit Il Torrettino.

1768 VENISE
 À neuf ans, Antonio accompagne  G. Bernardi dans ses ateliers d'Asolo et de Venise... mais tout en continuant son apprentissage, il fréquente l'Accademia del NudoBernardi lui ouvre ainsi l'horizon d'u patrimoine culturel de grande envergure.  À la mort de Bernardi il passe dans la Galerie de Filippo Farsetti son neveu. Son grand-père vend alors une propriété pour lui permettre de travailler à mi-temps et d'affiner sa propre formation en tirant partie des moulages en plâtre anciens et modernes de la galerie et de sculpter ses premières œuvres dans son propre atelier...  et c'est ici qu'il signe ses premières œuvres : Panier de Fruits, Orphée et Euridice, Dédale et Icare (Musée Correr, Venise).

Euridice  et Orfeo (1775-1776)Musée Correr, Venise

Dedalo e Icaro (1777-79)Musée Correr, Venise



1779 ROME
Grâce à ses nouveaux revenus et à son premier mécène, Falier, Canova effectue en 1779 son premier voyage à Rome. Il est l’invité de l’ambassadeur vénitien Gerolamo Zulian, grand mécène des artistes vénitiens, qui l'introduit dans le milieu culturel, artistique et amateurs d'art de Rome et lui commande personnellement Teseo sul Minotauro et Amore e Psiche
Le secrétaire de l'ambassadeur, Guiseppe Fosci, l'initie à l'apprentissage du français et de l'anglais et à la lecture des classiques grecs et latins. Il s'installe définitivement dans la ville fin 1780 et occupera jusqu'en 1784 l'atelier de la via delle Colonnette.
Entre le 22 janvier et le 28 février 1780, Canova est à Naples, invité de Contarina Barbarigo. Dans la ville parthénopéenne, en plus de visiter la collection Farnese, il visite la Chapelle Sansevero admiratif de la virtuosité du Cristo velato de Giuseppe Sanmartino exposé et la statue de la Pudicizia, sculptée par le compatriote Antonio Corradini, sculpteur vénitien très célèbre pour ses figures voilées. En Campanie, Canova découvre l’immense patrimoine archéologique retrouvé dans les sites de Pompéi, Herculanum et Paestum.... qui le convainc d'étudier plus en profondeur le classicisme, mûrissant ainsi une ouverture toujours plus consciente vers les instances néoclassiques.


De retour à Rome en décembre, Canova exécute un Apollo qui se couronne sur commande du sénateur Abbondio Rezzonico, neveu du pape. Il commence aussi à travailler sur le grand groupe de marbre représentant Teseo vincente sul Minotauro, qu’il conçut comme un véritable manifeste de son art. L’ouvrage fut achevé en 1783, et eut dès le début un succès éclatant en Italie et à l’étranger 
Teseo vincente sul Minotauro (1781-83) Victoria and Albert Museum, Londres

En 1783, Canova reçoit la commande du monument funéraire à Clément XIV, à placer dans la basilique des Saints XII Apôtres qu’il achève en avril 1787. 

Le succès du tombeau de Clément XIV encouragea D. G. Abbondio Rezzonico et ses frères, cardinaux Carlo et Giovanni Battista, à commander à Canova le Monument funéraire du pape Clemente XIII  (détail), leur oncle, à placer dans la basilique Saint-Pierre de Rome.



Entre temps Canova, passe un mois  à Naples, où le colonel britannique John Campbell lui commande un groupe de marbre représentant Cupidon et Psyché Amore e Psiche qu'il ne livra que fin 1793. Campbell à cette époque n'est pas été en mesure de supporter les coûts exorbitants de transport pour l'Angleterre, et l'œuvre est acheté en 1800 par Gioacchino Murat, qui l'exposa dans le palais royal de Compiègne En 1808, lorsque les actifs Murat devinrent la propriété de la Couronne française, Cupidon et Psyché passa  dans les collections de le musée du Louvre, où elle est encore exposée.


1803 /MILAN/PARIS/ NAPOLEON
Napoleone Bonaparte come Marte pacificatore (1803-1806) Apsley House, Londres
D’un point de vue politique, ces dernières années ont cependant été très troublés. Napoléon Bonaparte avait déjà conclu victorieusement la première campagne d’Italie, et le 19 février 1797 fut signé entre le général corse et Pie VI le Traité de Tolentino, par lequel le pape s’engagea à céder au vainqueur des œuvres d’art et des manuscrits précieux, ainsi qu’Avignon, le Comtat Venaissin et les Légations. Il y eut des polémiques acharnées, allumées surtout par Quatremère de Quincy qui écrivit à ce propos une Lettre sur le projet d’enlever les monuments de l’Italie : malgré cela, le convoi avec les œuvres d’art (dont le Laocoon et l’Apollo du Belvédère) quitte Rome le 9 mai 1797. 
C'est de cette époque que date le Persée Triomphant promis au tribun Onorato Duveyriez, premier propriétaire de l’œuvre, mais qui fut cédé à la République cisalpine le Forum Bonaparte, la nouvelle grande place de Milan. Par la suite, la statue fut achetée par le pape Pie VII et placée sur le socle de l’Apollon du Belvédère, qui avait été transporté en France suite au Traité de Tolentino.
Persée triomphant (1797-1801), Musée du Vatican, Rome

En 1805 Milan devient le centre du pouvoir napoléonien en Italie. Thésée et le centaure fut commandée en 1804 par la République italienne napoléonienne, en hommage à Napoléon Bonaparte. Le groupe sculptural fut exposé dans l’atelier de l’artiste à Rome en mars 1821 mais fut ensuite acheté par l’empereur d’Autriche François Ier pour le temple de Thésée dans le Volksgarten de Vienne et transférée en 1891 au Kunsthistorisches Museum.
Teseo sul Minotauro, 1781-83, Victoria and Albert Museum, Londres

À PARIS, Canova devient ensuite l’artiste officiel du régime napoléonien. La première œuvre qu’il réalisa en France fut un colossal portrait de Bonaparte sous la forme de Mars pacificateur, dans lequel le Géneralisme était représenté nu avec clamide sur une épaule, une victoire dans une main et lance dans l’autre.  Napoléon, en se voyant complètement déshabillé, craint les jugements des Parisiens et ordonne de placer la statue dans les dépôts du Louvre et de la couvrir d’un voile. Canova en fut profondément affecté, affecté aussi à cause du sort malheureux infligé à Venise et de l’hémorragie continue d’œuvres d’art italiennes, enlevées en France par les spoliations napoléoniennes impitoyables. 
L'artiste fit cependant plusieurs autres sculptures des proches de Napoléon, dont celui de sa mère (Madame Mère, 1807), et celui de sa sœur Pauline Bonaparte-Borghèse en Vénus Victrix (1804-1808) ; dans cette œuvre, qui reste l'une des plus célèbres de l'artiste, Pauline est représentée allongée sur un klinê, le corps largement dévoilé.

Ritratto di Letizia Ramolino Bonaparte,  Devonshire Collection, Chatsworth House (Angleterre)
Paolina Borghese Bonaparte come Venere Vincitrice, 1804-1808, Galleria Borghese, Rome
Le tre Grazie, 1812–16, Musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg
En 1812, c'est Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon, qui lui commande la première version du groupe sculptural des Trois Grâces (dite « de l’impératrice ), l'une des plus célèbres Canova. Quand l'impératrice meurt son fils, Eugène de Beauharnais, la réclame. Maximilien de Leuchtenberg, le fils d’Eugène qui s'est installé à partir de 1839 en Russie, la fait ultérieurement transporter à Saint-Pétersbourg où elle se trouve toujours : elle est maintenant exposée au musée de l'Ermitage. 
En 1815, Antonio Canova réussit dans la difficile mission à Paris d'obtenir de Napoléon la restitution des œuvres d’art volées pendant les campagnes françaises en Italie, ainsi le Pape Pie VII lui donna le titre de Marquis d’Ischia, avec une rente viagère de trois mille écus qu’il redistribua en soutien aux Académies d’Art. Malgré l’insistance de Napoléon pour qu’il reste à Paris, Canova décide de retourner en Italie. 


 CANOVA à travers LES COLLECTIONS EUROPEENNES (aperçu)
Très apprécié par l’élite internationale, le sculpteur a des commanditaires et des acheteurs dans tout le Vieux Continent et reçoit régulièrement de nouvelles et exigeantes commandes de toutes les parties d’Europe où il se rend : à Vienne (1798, 1805), à Paris (1802, 1810, 1815), Londres (1815), ... 
De fait si ses œuvres sont très présentes partout en Europe c'est qu'en plus de sa grande habileté artistique, pour laquelle le génie de Canova mérite d’être célébré, Canova a révolutionné les modalités de réalisation des œuvres en marbre. Canova fut en effet le premier à réaliser des marbres "en série" à partir d’un modèle en plâtre grandeur nature. On partait d’un croquis sur papier, en passant ensuite par un modèle réduit en argile, puis la sculpture en plâtre, sur laquelle étaient insérés des "petits clous" appelés reliques. À travers ces points de référence et l’utilisation d’instruments spéciaux, l’atelier du maître était en mesure de reproduire plusieurs exemplaires en marbre du même sujet. C’est pourquoi nous avons plus d’une Ebe, plus d’une danseuse, plus d’exemplaires du groupe des Trois Grâces et ainsi de suite. ... 
exemple la statue d'Hébé à BERLIN
Il existe quatre versions de la statue, toutes signées par Canova, en plus du modèle original en plâtre. La premier a été exécutée en 1796 et envoyé à Venise juste avant la fin de l'année 1799; elle fut ensuite cédé au collectionneur vénitien Giuseppe Vivante Albrizzi, qui le revendit en 1830 au roi de Prusse Frédéric-Guillaume III. Ce premier exemplaire se trouve aujourd'hui à l'Alte Nationalgalerie de BERLIN (Allemagne).
L'ANGLETERRE fut le premier pays admirateur du travail de Canova comme en témoigne la Devonshire collection à CHATSWORTH HOUSE site
Endimione dormiente, 1819-1822,  originale, Devonshire Collection, Chatsworth House
Venere e Marte (détail), 1816-1822, Buckingham Palace, Londres

Monumento funerario a Maria Cristina d'Austria, 1798-1805, Augustinerkirche
À VIENNE, on peut admirer le Monument funéraire de Marie-Christine d'Autriche. Morte du typhus en 1798, elle fut inhumée à Vienne, dans la crypte impériale de l'église des Capucins, habituelle nécropole des Habsbourg. En outre, dans l'église des Augustins, paroisse de la famille impériale, son mari commanda à Canova un beau monument avec une simple inscription : « Uxori optimae. Albertus » (« À la meilleure des épouses. Albert »). 
Invité à MOSCOU en Russie par Catherine II à sa cour, Canova décline l’honorable invitation. Cependant, sa célébrité arriva aussi jusqu'à SAINT-PETERSBOURG et l'Ermitage commença à enrichir sa collection sous le règne d'Alexandre 1er (1777-1825). Après la défaite de Napoléon, le tzar rencontra Canova à Paris, à la Malmaison, résidence de Joséphine de Beauharnais à Paris, et acquière des éditions d'Amore et Psyché, Paride,  la Danzatrice et l'Hebe. Le prince Nicolaj Jusupov, ambassadeur du Duché de Savoie dans le Piémont, qui comptait aussi parmi ses admirateurs,  lui commande en 1794 une édition de Amore et Psyché pour sa villa dans la périphérie de Moscou, aujourd'hui à l'Ermitage qui compte aussi avec un exemplaire de la Maddalena penitente (1808/9). ...
Maddalena penitente, 2e version 1808/09, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg



RETOURS A POSSAGNO
À Possagno, Canova revient plusieurs fois pour de brèves mais intenses périodes : En mai 1792, fatigué par l’intense activité sculpturale et commençant à à souffrir de graves douleurs à l’estomac, il prend la décision de retourner à Possagno. C’était la première fois depuis qu'il avait emménagé à Rome qu’il revenait  au pays  qui lui réserva un accueil digne d’un héros : escorté par les villageois en fête, il put aller saluer son grand-père Pasino et, se rendre à Crespano voir sa mère….
En 1798, c’est lorsque les factions anti-françaises font rage à Rome, qu’il décide d’y passer quelques temps pour se reposer, retrouver la campagne. La maison n’étant pas équipée pour la sculpture, il se consacra à la modélisation de croquis et à la peinture, en peignant le Compianto du Christ, Le Grazie et l’Autoportrait…. 
Compiento del Cristo morto (1799) détail,  Antonio Canova, Templo Canoviano, Possagno.
En 1818, Canova fut sollicité par les habitants de Possagno pour restaurer l’ancienne église paroissiale …. Dans une lettre du 5 août 1818, envoyée à son ami Giannantonio Selva, Canova déclare être décidé à reconstruire l’église à ses frais….Canova ne cherchait pas les honneurs, les passions, les richesses, son but, son « luxe » était  d’élever dans son petit village une église paroissiale extraordinaire, destiné à immortaliser la mémoire de son art, un TEMPIO CANOVIANO de plan circulaire avec un pronaos à colonnes doriques, sur l’exemple du Panthéon de Rome et du Panthéons d’Athènes. Malgré ses modestes intentions chaque coin du temps parle de lui.

LE TEMPLE CANOVIEN
Le 11 juillet 1818, les habitants de Possagno accueillent l'enfant du pays pour la pose de la première pierre. La direction des travaux fut confiée à son cousin Giovanni Zardo dit "Fantolin".Mais Canova ne put voir son œuvre terminée puisqu’il mourut à Venise le 13 octobre 1822 ; les travaux, selon son testament, furent confiés à son demi-frère Giovanni Battista Sartori. Dans les années suivantes, le projet initial subit quelques modifications, notamment pour faire place au groupe de la Pietà et à la tombe de l’artiste. Finalement, en 1830, le temple est achevé et le 7 mai 1832, il est solennellement consacré par Sartori lui-même, devenu évêque. Le titre de la Trinité n’est pas fortuit, mais fait référence au retable du maître-autel peint par Canova lui-même pour l’ancienne paroisse.
On distingue trois langages architecturaux sur le temple : sur la colonnade, le style grec, inspiré du Parthénon athénien, tandis que le corps central rappelle le Panthéon romain et l’abside avec le maître-autel fait partie d’une église chrétienne. Ainsi Canova chante la grandeur de trois civilisations qui excellent dans l’art : l’art chrétien, l’art romain et l’art grec.

13 OCTOBRE 1822-1er NOVEMBRE 1757-1822
Tombeau d'A. Canova, Temple canovien, Possagno

Monument funéraire d'A. Canova (détail) Basilique dei Frari, Venise
 détail : le lion endormi et le livre fermé, 
Après son décès à Venise le 13 octobre 1822, le corps d'Antonio Canova fut rapatrié et enterré à Possagno, son village natal, le 25 octobre 1822 ; placé d'abord dans l'ancienne paroisse et à partir de 1832 dans le Temple.
L'académie des Beaux-Arts de Venise décida de construire un monument pour préserver l'urne de porphyre contenant le cœur de l'artiste ; le travail a été entrepris par six de ses élèves et achevé en 1827 : c'est l’allégorie de la sculpture (de Bartolomeo Ferrari) qui porte l'urne contenant le cœur ; derrière elle l'allégorie de l'architecture ; suivent Les Génies tutélaires de l'architecture et de la peinture avec leurs attributs et leurs torches mortuaires allumées, par Jacopo De Martini.

POSSAGNO
MAISON NATALE de CANOVA

 GYPSOTHEQUE et MUSEE CANOVA 

La Gypsothèque se trouve à côté de la maison natale de Canova. Elle fut construite à l’initiative de son demi-frère et évêque de Mindo, Giovanni Battista Sartori, pour abriter les œuvres en plâtre et les croquis en terre cuite et argile qui se trouvaient dans l’atelier de la Via delle Colonnette à Rome, avec l’idée de recréer  l’atelier de l’artiste. Le projet fut confié à l’architecte vénitien F. Lazzari qui commença les travaux en 1834 et les acheva en 1836. La première installation fut réalisée par le sculpteur Pasino Tonin et fut achevée en 1844.  En 1853, les bâtiments et les collections de la Gipsothèque furent cédés par Sartori à la commune.
Le lieu fut affectée par les grenades de la Première Guerre Mondiale ; en 1917, quelques plâtres furent détruits, d’autres endommagés y compris la structure. La Gipsothèque fut rouverte au public en 1922, après que Stefano et Siro Serafin eurent réalisé un grand travail de restauration des œuvres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par précaution, les statues furent transportées dans le Temple de Possagno jusqu’en 1946, pour être ensuite réinstallées dans l’esprit du projet initial de Sartori.
En 1957, l’architecte vénitien Carlo Scarpa créa une extension du bâtiment pour permettre à toutes les œuvres, qui étaient encore dans les dépôts, de trouver un aménagement adéquat ;  Scarpa proposa une scénographie des chefs-d’œuvre,  sur plusieurs niveaux jouant avec la lumière naturelle qui filtre du haut.




"Due cose belle ha il monde, Amore et Morte" 
écrivait Giacomo Leopardi
Psychée ranimée par le baiser de l'Amour, Le Louvre, Paris
Amour et psychée, Hermitage, St Petersbourg
Monument funéraire du pape Clemente XIII  (détail), Basilique Saint-Pierre, Rome
Monument funéraire Vittorio Alfieri (détail), 1806/10  Sante Croce, Florence



CANOVA et la "BELLA NATURA"
""Bella natura" est la splendeur d’un jeune corps féminin, c’est le sentiment d’immortalité que la jeunesse nous donne pour un instant; bella natura sont les sentiments d’amour, de tendresse, de tristesse qui traversent les pensées et les actions des hommes.
"Bella natura" est le mythe qui devient chair et devient accessible aux rêves et aux désirs de chacun. Personne n’a su comprendre cet aspect de l’art de Canova mieux que Ugo Foscolo qui, devant la Vénus italienne inaugurée à Florence en mai 1812 en remplacement de la Vénus des Médicis apportée à Paris par Napoléon, écrivit : "J’ai donc visité et revisité, et j’ai flirté et embrassé, et - mais que personne ne le sache - j’ai aussi caressé une fois cette nouvelle Vénus... Canova embellit sa nouvelle déesse de toutes les grâces qui inspirent un je ne sais quoi de tendre mais qui déplacent plus facilement le coeur ... Bref, si la Vénus des Médicis est belle déesse, ce que je regarde est belle femme; l’une me faisait espérer le paradis hors de ce monde et cela me flatte du Paradis dans cette vallée de larmes ...".
Face aux seins doucement modelés de l’Ebe de Forli, jeunesse glorieuse et tendrement engageante, face à la Danseuse de Saint-Pétersbourg, face à la somptueuse splendeur de la Vénus italique, nous savons que Ugo Foscolo avait raison." (Antonio Paolucci, 2009)


Et de conclure dans l'actualité avec 
"LA PACE" de Kiev

Antonio Canova, "La Pace", 1815, Kiev, Museo Varvara e Bogdan Chanenko

Un symbole de fraternité signé par Antonio Canova. Arrêtez les bombes ! sous les grandes ailes et le blanc immaculé de la "Paix" du Musée de Kiev : maintenant la sculpture est à l'abri, attendant un temps meilleur  (IL Manifesto)
"... Canova offrit au monde la consolation de la Beauté. Les grands de la terre le comprirent et lui montrèrent une immense gratitude. Dans les temps dramatiques et calamiteux qui virent la fin de l’Ancien Régime, la Révolution, l’Empire, les atroces guerres napoléoniennes et la Restauration, Antonio Canova fut pour tous le sculpteur, sans autre spécification. Il le fut pour les papes de Rome comme pour Napoléon, pour les parents, pour les femmes, pour les maréchaux de l’Empereur ; il le fut pour les milords anglais comme pour les grands-ducs russes, pour l’autocratie des tsars comme pour la démocratie vertueuse d’Amérique".



GUIDE PRATIQUE
Possagno/Asolo (Trévise) : 11 km
 HÔTELS 
à ASOLO = Hotel Duse 
à PAGNANO : B&B Casa Pagnano 

RESTAURANTS
à MONFUMO : Osteria dall Armi Luciano, via ChiesaCastelli,1 Tél.0423/560010