vendredi, septembre 05, 2008

La Piazza toscane



Mais qu'est ce qui fait le charme des places toscanes ?
biscornues, assymétriques, sans repère sculptural central,
sans schéma architectural évident...
fontaine décalé, palais décentrés, chaussée surélevée ...
Le résultat urbanistique et l'émotion artistique
sont cependant très forts.
Au Moyen-Âge, on crée une place au service de la population,
pour être un lieu vivant, fonctionnel et convivial. On s'adapte au terrain, aux bâtiments déjà existant sans hiérarchie, “on recycle”,
tout ceci apparemment avec une désinvolture
qui ont fait ces places que nous admirons.
(Vérone : Piazza dei Signori, statue de Dante)

FIRENZE

PIAZZA DELLA SIGNORIA



















La place dans sa forme actuelle (en L ) date de 1268 environ quand le case torri des Ghibellini furent détruites par le partie des Guelfes (victorieux à Benevento) pour devenir un lieu public et civil. Construction du Palazzo della Signoria où s'exerce la vie politique de la cité opposé au centre de l'autorité religieuse, Piazza del Duomo. On accueille ausi les commerçants au Mercato Vecchio aujourd'hui Piazza della Republica. C'est au XIVe siècle qu'est rajoutée la Loggia della Signoria pour les cérémonies publiques, aujourdhui un musée de sculpures en plein air, dont le Persée de Cellini (copie) et le Tribunale della Mercanzia, qui règlent les différents civils et commerciaux. À ces bâtiments bordant la place il faut rajouter pour l'essentiel : l'entrée vers la galerie des Offices et la Galerie d'Art moderne.
Quant aux sculptures : la fontaine de Neptune (Battolomeo Ammannati), le David de Michel-Ange (copie), Hercule et Cacus (Baccio Bandinelli), la statue équestre de Cosimo 1er (Giambologna, 1594).


SIENA

PIAZZA DEL CAMPO


















Autre bizarrerie que cette magnifique Piazza del Campo, en forme de coquille saint-Jacques,, qui tourne le dos au centre historique pour être au croissement des voies de communication vers Roma au sud-est, la mer au sud-ouest et Florence au nord). À l'origine ce terrain était aménagé pour recevoir les eaux pluviales de la cité qui descendent depuis Castelvecchio. À l'époque du Governo dei Ventiquattro (1236-1270), on y organise des foires et des marchés. Ce gouvernement d'aristocrates renversé, le Governo dei Nove (1287-1355) commence à se poser la question de la construction d'un siège "neutre” pour gouverner la cité. C'est la construction du Palazzo Comunale qui va donner l'impulsion vers une appropriation civile de la place (en parallèle avec l'utilisation religieuse de la Piazza Duomo) : foires, marchés, commerces, fêtes publiques... C'est après que le Grand Duc de Toscane ait interdit les combats avec les taureaux en 1590, que les Contrade organisent des courses sur la piazza del Campo ; à dos de buflons, à dos d'ânes et enfin des courses de chevaux : le PALIO, d'abord Palio alla tonda puis Palio alla lunga autour de 1650. Deux manifestations chaque année : le 2 juillet et 16 août. Autres monuments : Torre del Mangia (1325 -1348, "campanile" laique du Palazzo Comunale. La Cappella di Piazza (1352), tabernacle en marbre construit au pied de la tour. La fontaine Gaiia. Le Palazzi dei Mercanti et sa loggia, Palazo Sansedoni.


AREZZO


PIAZZA GRANDE
Vraiment "Grande ”, la Piazza Grande d'Arezzo (connue aussi sous le nom de place Vasari), l'ancienne Platea Communis. C'est une place trapézoïdale, avec un fort dénivelé : en effet, entre la partie la plus haute et la plus basse de la place on compte 10 mètres sur une longueur de 60 mètres. Donnant directement sur la place, des bâtiments d'époques différentes : le campanile et l'abside de la Pieve, le Tribunale (baroque XVIIe et XVIIIe) et son escalier semi-circulaire, le Palazzo della Fraternità dei Laici (gothique et Renaissance 1375-1460) avec sa tour et son horloge de Felice da Fossato (1552), le Palazzo delle Logge de Giorgio Vasari, la casa-torri des Lappoli (XIIIe), la Torre Faggiolana (XIIIe siècle), le Palazzo Cofani (1100) avec son imposante tour Faggiolana.
Manifestations : la Giostra del Saracino, la Joute du Sarrasin , l’avant-dernier samedi de juin et le premier dimanche de septembre. Un important marché d'antiquitaités, le premier dimanche de de chaque mois.



LUCCA

PIAZZA DEL MERCATO
Plus classique, mais néanmoins constituant un génial "recyclage”, la Piazza del Mercato, dite piazza Amfiteatro de Lucca, qui occupe l'emplacement d'un amphitéâtre romain (IIe siècle a.J-C). Cet anneau singulier devint au Moye-Âge le parlascio, un lieu où se rassemblaient les citadins. Ce n'est qu'au XVIIIe, que l'architecte lucchese Lorenzo Nottolino réorganise l'espace pour y installer le marché. Il ceinture la place d'une voie d'accès extérieure, la via del Amfiteatro qui en s'ouvrant par quatre portes en arcade, respecte la forme éliptique de la place.


MASSA MARITTIMA

PIAZZA GARIBALDI



















La Piazza Garibaldi dans Città Vecchia de Massa Marittima, province de Grosetto pourrait postuler pour le pompon de 'l'anti-ubanité”. Sur la place de forme étoilée, quasiment fermée, les bâtiments médiévaux referment l'espace : sur une couronne d'escaliers, se dresse la majestueuse façade de Duomo (XIIIe) surmontée de trois pinacles, flanquée du Campanile quadrangulaire, haut de 37 m et du palais épiscopal. Lui faisant fâce le Palazzo Podestà, (le Podestà était, au Moyen Âge, la plus haute charge gouvernementale civile en Italie du nord) occupé aujourd'hui par la pinacothèque et le musée archéologique. Le Palazzo Comunale a investi la tour d'une ancienne demeure nobiliaire.


PISA

PRATO DEI MIRACOLI


La plus célèbre des places de Toscane, enregistrée au Patrimoine Mondial de L'Unesco : cette Piazza Duomo (XIe-XIVe siècle), centre de la vie religieuse de Pise, regroupe la Cathédrale, le Baptistère, le Cimetière et le Campanile plus connue comme la Tour penchée. C'est l'architecte Alessandro Gherardesca, qui au XIXe donna à l'ensemble sa classique scénographie actuelle. L'élément inhabituel vient ici du choix d'installer le cœur de la vie artistique, historique et religieuse dans un lieu excentrée : au nord-ouest, adossée dans un angle de la muraille d'enceinte.
Piazza Duomo ? Prato ou Campo dei Miracoli ?
C'est Gabriele d'Annunzio qui décrit ainsi la beauté et l'originalité des lieux dans son roman Forse (1910) : L’Ardea roteò nel cielo di Cristo, sul prato dei Miracoli.
À ne pas confondre avec le Campo dei Miracoli de Pinocchio, où le chat et le loup viennent planter des aubergines en or dans l'espoir de voir pousser un arbre à pièces.

Les places toscanes, un beau sujet, à vous maintenant de jouer...


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