vendredi, novembre 13, 2015

ROME, Edward Burne-Jones à San Paolo entro le Mura










EARTHRISE, LEVER DE TERRE (Nasa, déc. 2015)



......






La PRISE DE ROME, le 20 septembre 1870, entraîne l'annexion de la ville au ROYAUME d'ITALIE mettant fin à l'existence des Etats Pontificaux et du Pouvoir temporel des Papes. C'est dans ce contexte historique que la représentation européenne de l'épiscopat américain décide d'ériger à Rome la première église Protestante. 
La Congrégation d'expatriés épiscopale de Rome accrédite en 1872 l'architecte anglais George Edmund Street ; les travaux commencent en 1876 et il livre en 1880 l'Eglise San Paolo entro le Mura, de style Gothic Revival. 
En 1881, G.E. Street se rapproche de son ami le peintre britannique préraphaélite, Edward Burnes-Jones (1833-1898). Mais l'architecte décède cette même année et c'est le recteur de la congrégation, Robert J. Nevin, qui se rend en Angleterre pour finaliser la commande des mosaïques intérieures.

 

À l'apogée de sa carrière artistique, en 1881, se confronter à  la mosaïque était pour Burne-Jones, l'opportunité d'accomplir pleinement sa vision picturale, chargée d'influences médiévales et d'affirmer de façon monumentale un style passé au filtre de l'art des grands maîtres italiens "pré-raphaéliques" : Giotto, Carpaccio, Mantegna, Giorgione, Botticelli, Michel-Ange… L'apparat décoratif du cycle de mosaïques de S. Paolo, sont le résultat de ces influences profondes y compris de celles de la tradition byzantine de la mosaïque de Ravenne et de Venise, restituées dans une synthèse très personnelle au travers d'une vision classique mélancolique et romantique.
Alors les préraphaélites : modernistes et réactionnaires ?
"Le fait que leur dénonciation des maux victoriens s'exprimât bien souvent dans la quête nostalgique d'un passé idéalisé peut également sembler réactionnaire. Pourtant, ce mélange d'archaïsme et de modernisme fut caractéristique de l'époque victorienne et c'est pourquoi les Préraphaélites furent autant des témoins que des critiques de leur temps".

Le cycle des mosaïques de l'abside
L'Annonciation
 
Gabriel « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi"
Marie "Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole"(Saint Luc)

 Sous la première arche du presbytère, l'Annonciation, qui se déroule dans un cadre inhabituel : le désert : l'aube de la rédemption commence à illuminer le monde qui attend encore son sauveur ;  comme semble le suggérer l'ombre sur la terre aride scrutée par les figures de Marie et l'ange Gabriel représentées.

 L'Arbre de vie
"Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde" (Saint Jean) Sous la seconde arche, les formes ont plus de grâce avec des références botticelliennes, voire michelangelesques : Sur fond de paysage boisé et devenu verdoyant, après le sacrifice du Christ, le rédempteur les bras en croix (mais plus crucifié) bénit Adam et Eve, symbole de l'humanité pécheresse mais sauvé.

Jérusalem Céleste
"Au début, Dieu créa le ciel et la terre" en hébreu et en grec (Genèse et Saint Jean) 
 Dans l'abside, devant la muraille dorée de la Jérusalem Céleste, un Christ en Majesté est entouré de ses groupes célestes, anges et archanges qui gardent les portes de la Cité sauf une, celle de Lucifer tombé dans les enfers.

Jérusalem Terrestre
La mort de Burne-Jones ne lui permit pas d'achever son œuvre ; de ce fait la dernière partie basse de la mosaïque fut complétée en 1907 par son collaborateur, T. M. Rooke, qui suivait in sitù le chantier (il faut savoir que Burne-Jones produisit les cartons sur lesquels furent collées les tesselles, dont il avait minutieusement travaillé la texture et les couleurs avec son ami William Morris, lequel fit les panneaux à motifsométriques des travées latérales).  Sur un fond rocheux "mantegnesque", est représentée l'Eglise triomphante : moines, ermites, Pères de l'église, Vierges martyres et un escadron de combattants de la foi à cheval dont certains ont pris les traits de personnalités contemporaines, symboles de liberté et de justice, hommage au jumelage italo-américain. (photo des cavaliers, en partant de la gauche, le 2e G. Garibaldi, 3e le général unioniste américain Grant qui fut aussi Président, 4e le Pt A. Lincoln)

INFOS PRATIQUES
familles Edward Burne-Jones et William Morris photographiées en 1874

Repère cartographique (clic sur image = agrandir)
L'église épiscopale américaine de Rome, San Paolo entro le Murase trouve au 16a Via Nazionale (M° Repubblica), dans le rione Monti qui jouxte à l'ouest la gare de Termini, à l'est le quartier de la Rome impériale, du Forum et de la Domus Aurea de Néron, de l’arc de Constantin, des mercati di Traiano et de la majestueuse couronne du Colisée. C'est le “village” le plus attachant de Rome, haut-lieu de la contre culture. On y croise des étudiants, des intellos, des couples bobos et des étrangers installés à Rome qui fréquentent le soir, dans un joyeux melting-pot, les cafés de la piazza della Madonna dei Monti.
San Paolo est aujourd'hui souvent utilisée pour des concerts classiques et des opéras en raison de sa bonne acoustique.
 
Adresses de proximité  
- AI Tre scalini Bottegliera
Via Panisperna, 251 
(M° Repubblica)
Bar à vin, restauration

Trattoria Monti
Via San Vito, 13/A (M° Cavour)
Tél. :
+39 06 446 6573
- Il Fornaio 
Via Venezia, 11 (M° Repubblica)
Tél. :+39 06 6880 3947
Boulangerie, pâtisserie, pause déjeuner

Castroni 
Via Nazionale, 71 (M° Repubblica)
pause café 




LIEN : 2006-20015  INDEX DES SUJETS PARUS