lundi, avril 22, 2019

CATERINA-HENRI : UNE HISTOIRE EUROPÉENNE






HENRI - CATERINA 1519-2019
RENAISSANCE - RINASCIMENTO
FRANCIA - ITALIE

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HENRI II et CATHERINE DE MEDICIS
Un exemple de cette Histoire entre la France et l'Italie, qui se croise grâce aux étranges enchevêtrements de l'histoire et des équilibres de la politique

CONTEXTE : après les tensions de ces derniers mois entre les autorités françaises et les leaders des deux partis populistes au pouvoir en Italie, Les deux pays ont profité du 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci pour afficher leur réconciliation,  lors d’une visite des châteaux de la Loire. 
« La paix entre la France et l’Italie ? Il n’en est pas besoin tant les liens sont forts et ancrés dans l’histoire », a déclaré Sergio Mattarella, Pt de la République italienne, au Clos-Lucé, dernière demeure où mourut Leonardo en 1519... " 
"insister sur les liens historiques forts entre [les] deux pays" à répété le Pt. français Emmanuel Macron ..."
Si la France et l'Italie honorent chacune dans leur pays ce 500e de la mort de Léonard de Vinci, né en Italie et mort en France, Florence, en marge de ses manifestations léonardesques, célèbre dans plusieurs  manifestations deux Medici : COSIMO e CATERINA nés la même année : 1519, qui devinrent prince et premier Grand duc de Toscane pour Cosimo et ... Caterina qui sera Reine de France. En France, le Musée de Saint-Germain-en-Laye, propose une exposition... sur son époux : "HENRI II. Renaissance à Saint-Germain-en-Laye".




Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d'Urbino, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne (1495-1519), Caterina de' Médici née à Florence, le 13 avril 1519, se retrouve très rapidement orpheline : sa mère meurt quelques jours après l'avoir mise au monde, son père trois semaines plus tard, de la syphilis. 
Commence alors une enfance itinérante chez les membres de sa famille paternelle...et  devient l'unique héritière de la fortune des Médicis 
Les Médicis ont joué un rôle important durant l'enfance de Catherine : elle bénéficie de la protection de son grand-oncle le pape Léon X, puis surtout de celle de Clément VII, un de ses cousins, élu pape en 1523, qui la loge dans son PALAZZO MEDICI-RICCARDI. 

L'enfance de Catherine dans la ville de Florence est perturbée par la guerre que se livrent Clément VII et l'empereur Charles Quint. Les républicains florentins profitent de la défaite du pape et du désordre qui règne à Rome pour se révolter contre les Médicis et prendre le contrôle de la ville. En 1529, Catherine est prise en otage par les républicains, qui menacent de la violer. Catherine n'a alors que dix ans. Pour la protéger, on la place dans différents couvents florentins notamment dans le MONASTERO benedettino delle MURATE 

Catherine est emmenée à Rome au Vatican où, désormais, elle va grandir auprès de Clément VII (Jules de Médicis).  Placée sous la protection directe du pape, elle y reçoit une éducation très soignée. Elle bénéficie ainsi d'une culture raffinée, imprégnée d'humanisme et de néoplatonisme. Otage, monnaie d'échange, comme le sont souvent les dauphins ou les enfants de riches familles influentes (comme les Medici), elle quitte l'Italie en 1533, lorsque le pape fait alliance avec le roi de France, François Ier, qui prévoit de la marier à l'un de ses fils cadets, Henri, alors duc d'Orléans, afin de contrecarrer l'influence à Rome de Charles Quint. 
Vasari :  pape Clément VII et François 1er

Au jour de l’anniversaire de sa naissance, le 13 avril 1519, le Palazzo Medici Riccardi célèbre la Duchessina de Medici avec une petite mais précieuse exposition temporaire pour rappeler le lien que Catherine a eu avec le palais de famille depuis sa naissance, le 13 avril 1519, jusqu’à son transfert en France en 1533.
Le 13 avril 2019, l’hommage-exposition de Florence à Caterina s'est ouverte avec la présentation de la peinture de Jacopo Chimenti, conservé au Musée des Offices : Mariage de Caterina de Medici avec Henri II de France à Marseille (en présence du pape Clément VII) en l'Eglise Saint-Ferréol les Augustins. L'exposition présente aussi quelques documents et textes sur l’enfance de Catherine de la Bibliothèque Morenienne.
"MARIAGE de HENRI II et CATERINA DI MEDICI à MARSEILLE"
Par son mariage avec le futur Henri II, elle devient Dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François IICharles IXHenri III, des reines Élisabeth (reine d'Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot », épouse du futur Henri IV), elle gouverne la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563.




HENRI II  AU CHÂTEAU DE ST-GERMAIN-EN-LAYE

Il y a tout juste 500 ans, au cœur de la Renaissance française, voyait le jour l’un des rois les plus méconnus de l’histoire de France, Henri II. Fils de l’emblématique et visionnaire François 1er, mari de l’incontournable Catherine de Médicis et père de l’inoubliable Reine Margot, Henri II semble avoir traversé l’histoire en toute discrétion.

Deuxième fils de François Ier et de Claude de France, Henri II est né le 31 mars 1519 au Château de Saint-Germain-en-Laye et mort le 10 juillet 1559 à Paris. En tant que second fils du roi de France, Henri reçoit le titre de duc d'Orléans dès sa naissance. En application du traité de Madrid entre François Ier et Charles Quint, Henri qui n'a que 7 ans restera otage en Espagne de 1526 à 1530, en compagnie de son frère aîné François, le dauphin. Cette dure captivité aura de lourdes conséquences sur son enfance, devenant notamment hypocondriaque.  

Il épouse le 28 octobre 1533 Catherine de Médicis, fille de Laurent II de Médicis, unique héritière de ses biens et nièce de Léon X, mais son cœur reste voué à sa confidente et préceptrice depuis l'âge de 15 ans, Diane de Poitiers (avec qui il semble n'entretenir un adultère qu'après 1538 seulement). 
À la mort de son frère aîné en 1536, il devient l'héritier du trône et reçoit alors les titres de dauphin et de duc de Bretagne. Il est sacré roi de France de 1547. 

« Il est difficile d’être le fils de François Ier », commente Étienne Faisant, commissaire scientifique de l’exposition, en parlant du règne de ce souverain, qui fut aussi l’époux de la sulfureuse Catherine de Médicis. S’il est méconnu du public, son règne est pourtant ponctué d’événements militaires marquants, tels la prise de Calais en 1558. Saint-Germain-en-Laye fut sa principale résidence et le décor de fêtes somptueuses, ce fut aussi la demeure où il installa ses enfants . Ce sont ces différents aspects et moments de la vie d’Henri II que l’exposition s’attache à décrypter.


Le premier CHATEAU défensif de Saint-Germain-en-Laye,  fut construit en 1122. François Ier modifia fortement l’édifice suite à son retour d’Italie jugeant le château trop inconfortable. La construction d'un vrai palais Renaissance fut confiée à PIERRE CHAMBIGES. Celui-ci y incorpora la chapelle édifiée par Saint-Louis en 1238. 
Henri II poursuivit les travaux avec la construction du "Château Neuf", par PHILIBERT de l'ORME. Henri IV fera aménager des jardins en terrasses jusqu'à la Seine.
Le château de Saint-Germain-en-Laye réhabilite aujourd’hui ce souverain mal aimé, né il y a cinq cents ans en ses murs. La cour de France était alors nomade Henri II y passait en moyenne 50 jours par anmais Henri ;  II avait fait de ce lieu sa résidence principale, goûtant son vaste domaine de chasse, à trois heures de Paris à cheval. 


Henri II fut un ROI DE L'IMAGE. En témoignent les nombreux portraits de lui, de son épouse et de leurs dix enfants qu'il a fait réaliser en grand format notamment par l’atelier de FRANCOIS CLOUET.
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portrait et portrait en pied d'Henri II, anonyme français (Chantilly, Muée Condé)
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Portraits en pied d’Henri II et de Catherine de Médicis, Atelier François Clouet (Palazzo Pitti, Florence)
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portraits, atelier F. Clouet
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Armure Henri II Parade d'Amour, 1555 (Met, NYC) - Médaille  Etienne Delaune, orfèvre, médailleur, graveur


Mariée en 1533, ce n’est qu’en 1544 que Catherine de Médicis met au monde son premier enfant, le futur François II.  Elle donnera dix enfants au roi, dont six survivront. La reine a pour eux un véritable attachement. La cour alors très itinérante, elle prend soin de leur sécurité et de leur santé et les envoie vivre à Saint-Germain-en-Laye ou dans la vallée de la Loire, où l’air est réputé plus sain. La commande des portraits des princes permet à la reine de veiller à distance sur leur développement et sur leur état de santé. C’est également un moyen de maintenir les liens familiaux entre les enfants restés à la cour et ceux partis vivre à l’étranger. 

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François Clouet : Marguerite de France, Reine de Navarre 1561 et François II (Musée Condé, Chantilly) 
Henri II de Valois et Caterina de' Medici (au centre) entourés des membres de leur famille (inconnu, Palais Pitti, Florence) :
leur fils aîné François II avec son épouse Marie Stuart (en haut à gauche)
François Ier roi de France, Claude (en haut à droite)
Henri III et dessous son épouse, la blonde Louise de Vaudément (au milieu à gauche)
Charles IX avec son épouse Elisabeth d'Autriche (au milieu à droite)
Christine de Danemark, Charles III de Lorraine, Claude, Hercule-François, Elisabeth reine d'Espagne (en bas de gauche à droite)

La collection de Catherine de Médicis constitue aussi une galerie de portraits des grands personnages de la cour : certains sont hérités de François Ier qui, comme elle, appréciait de tels dessins, d’autres sont commandés par ses soins. Elle les annote elle-même ou les fait annoter sous sa dictée. Rangés dans une grande boîte conservée dans son cabinet personnel, ces portraits dessinés deviennent aussi un précieux outil pour l’éducation des princes, car la reine s’en sert pour enseigner à ses fils les mérites des grandes familles aristocratiques qui se sont illustrées au service de la couronne.
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Catherine de Médicis, 1560, Margherita de Valois (Jean Clouet,1574, Bnf, Paris) - Leonore de Zapata (Jean Clouet, 1531, Musée Condé, Chantilly) - Renée de Rieux (François Clouet, 1547-52, Musée Condé, Chantilly) 


Représentations du roi en majesté, objets liés à l’exercice du pouvoir... 
PROTECTEUR des ARTS et MECENE, Henri II s'inscrit également dans la continuité de son père François 1er, dans son soutien au développement artistique et intellectuel, qu’il utilise surtout pour la mise en scène du pouvoir royal. La monarchie fait en effet travailler ensemble poètes, architectes, sculpteurs et peintres pour magnifier le pouvoir royal lors des entrées royales ou lors de fêtes éphémères.
Spectacle nautique donné lors de l’entrée royale d’Henri II à Rouen, le 1er octobre 1550.

D'importantes armes et armures de parade ayant appartenu au souverain rappelle la préparation de grandes opérations militaires contribuant à stabiliser les frontières européennes pendant un siècle mais aussi son intérêt artistique pour l'armurerie faisant appel au prestigieux ATELIER des NEGROLI, armuriers milanais au services de toutes les cours d'Europe.
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Henri II, estampe de Niccolo della Cesa, 1547 (Royal Collection, Trust) - Armure dite "du dauphin", réalisée pour  Henri II (1540 env., Atelier de Francesco Negroli  ; Bourguignotte d'Henri II, vers 1550 (Musée de l’Armée, Les Invalides / Paris)


C'est sous François 1er et surtout d'Henri II que l'art de l'émail peint sur cuivre connaît à LIMOGES son apogée avec des pièces exceptionnelles : les portraits de LEONARD LIMOSIN, "émailleur et peintre ordinaire du roi" ,sont considérés, de l'avis de tous les spécialistes, comme de véritables chefs-d'œuvre : tout comme les deux tableaux d'autels, commandés par Henri II à Limosin pour la chapelle haute de la Sainte-Chapelle de Paris.
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Léonard Limosin : Henri II de France et  Portrait du connétable Anne de Montmorency,  Musée du Louvre, Paris
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Léonard Limosin  : Crucifixion et Réssurection (Sainte-Chapelle,Paris)

Concernant l'architecture, Henri II modifie les plans d'aménagement du palais du Louvre  conçus quelques années avant la mort de François Ier et confirme l'architecte PIERRE LESCOT à la tête des travaux. L'architecte de prédilection d'Henri II reste néanmoins PHILIBERT DELORME, le premier à porter le titre d'architecte du roi, qui dirige nombre de projets de construction ou de réaménagements de châteaux (Saint-Maur, Anet, Meudon…), inventeur de l'ordre français. Toujours sur un plan architectural, le règne d'Henri II voit arriver l'ordre colossal en France, introduit par Jean Bullante dans la reconstruction du château d'Écouen ou dans la construction du Petit Château à Chantilly et du Château Neuf à Saint-Germain. 
Les sculptures de l'aile dite Lescot du Louvre sont l'œuvre de JEAN GOUJON, sculpteur du roi Henri II. L'autre sculpteur emblématique du XVIe siècle, GERMAIN PILON se fait une spécialité des sculptures funéraires, avec la réalisation des tombeaux et des gisants des rois de France ......


À l'occasion du double mariage de sa fille, Élisabeth de France, et de sa soeur, Marguerite de France, un tournoi est organisé le 30 juin 1559, rue Saint-Antoine à Paris. Au cours d’une joute se déroulant devant l’hôtel de Sully (actuel numéro 62), Henri II est grièvement blessé d’un coup de lance accidentel par Gabriel de Lorges, comte de Montgommery, capitaine de sa garde écossaise. Il est transporté à l’hôtel des Tournelles (actuelle place des Vosges). 
Malgré les soins des médecins le roi meurt dans d'atroces souffrances le 10 juillet 1559.


LES TOMBEAUX MULTIPLES : UNE TRADITION DE LA MONARCHIE FRANÇAISE DEPUIS LE MOYEN ÂGE

Depuis le XIIIe siècle, il était d’usage de réaliser plusieurs tombeaux (celui du corps, celui du cœur et des entrailles) pour les souverains ou les personnages de très haut rang. À l’origine, la pratique de l’embaumement permettait, grâce à l’ablation des organes internes, de rapporter les corps de ceux qui sont morts au loin (à la guerre ou en pèlerinage) pour les enterrer chez eux.
Selon la tradition, les souverains étaient enterrés dans l’Abbatiale de Saint-Denis, la nécropole royale depuis les premiers Capétiens. Catherine de Médicis fit donc élever pour Henri II et elle-même un tombeau à Saint-Denis, dont GERMAIN PILON fut le principal sculpteur.
Le monument du cœur d’Henri II, appelé Les Trois Grâces, fut installé dans la chapelle d'Orléans de l’église des Célestins. Il se compose d'un piédestal exécuté par DOMINIQUE FLORENTIN, et d'un groupe des trois Grâces, œuvre de GERMAIN PILON. Sur leur tête, un vase de bois doré remplaça celui de bronze doré qui contenait le cœur du roi et qui a été fondu à la Révolution. Le monument funéraire est aujourd'hui conservé au Musée du Louvre, à Paris

Au cours de la Révolution française, le tombeau en la basilique Saint-Denis fut profané. Le vendredi 18 octobre 1793, son cercueil fut extrait du caveau des Valois et son corps jeté dans une fosse commune. Son gisant, le représentant aux côtés de Catherine de Médicis, réalisé par Germain Pilon en 1565 est encore visible dans la basilique.








EXPOSITIONS en VAL de LOIRE
.Château Royal de Blois : 18 mai/1er septembre
Enfants de la Renaissance 
. Domaine de Chantilly (Cabinet d'Arts graphiques)
1er juin/6 octobre
Clouet. Le Miroir des Dames  
. 500e anniversaire de la mort de Leonard de Vinci
Cette jeune Catherine, raconte Marcello Simonetta, c’est l’histoire romancée du long apprentissage d’une petite fille qui, parmi les deuils, les dangers et les trahisons, se prépare à devenir reine de France. Mais c’est aussi l’histoire de la guerre fratricide qui liera pour toujours le destin des Médicis à celui d’une autre puissante famille florentine, les Stozzi, épigones ratés de la liberté de l’Italie. Pendant des siècles, Catherine a été considérée comme une reine despotique et impitoyable, vouée à l’occultisme et à la magie noire. Ce livre nous dépeint une femme beaucoup plus complexe, capable de traverser des périodes très agitées en exerçant simplement le pouvoir qui lui revenait.


MARY STUART... jusqu'au 6 juillet 2019 à Paris