LES MEDICIS et FLORENCE : Palazzo Medici Riccardi
Florence et les Medicis : c'est quatre siècles d'Histoire toscane du XIVe au XVIIIe siècle...
Son architecture imposante reste néanmoins élégante grâce à l'alternance des matériaux utilisés pour la façade qui du gros bossage très rustique passe, au premier étage, à un quadrillage pour finir par un revêtement très lissé sous la corniche qui borde la toiture.
Ce que l'on découvre aujourd'hui du bâtiment et de ses intérieurs ne sont pas exactement ceux d'origine...le palais restera la résidence des Médicis jusqu'à l'installation de Cosme 1er au Palazzo Vecchio puis au Palazzo Pitti, avant d'être vendu en 1659 à la riche famille Riccardi, en recherche à son tour de "visibilité" (cf. le Museo dei Marmi qui dans le palazzo présente les collections Riccardi). On y voit ainsi le triomphe du baroque dans la Galleria, ancienne salle de bal couverte de miroirs et de dorures sous un voûte peinte par Luca Giordano. Mitoyennes le bibliothèque riccardienne et de deux salles de coffres forts qui en disent long sur leur fortune...
Suite au désastre finacier de 1810 le palazzo fut vendu, il est aujourd'hui un centre administratif et préfectoral de la ville de Florence.
Suite au désastre finacier de 1810 le palazzo fut vendu, il est aujourd'hui un centre administratif et préfectoral de la ville de Florence.
L'un des chef-d'œuvre de la construction initiale reste le CORTILE avec la colonnade qui l'entoure, apportant à la puissance du bâti, qui la surplombe, grâce et légèreté ; au centre du cortile, se trouvait le David en bronze de Donatello (aujourd'hui au Musée du Bargello) et dans le jardin mitoyen la Judith et Oloferne (aujourd'hui au Palazo Vecchio). Quant aux autres statues du jardin, les statues d'époque sont à présent au nouveau Muse du Duomo
BENOZZO GOZZOLI
CAPPELLA DEI MAGGI
Cappella di Maggi : autoportrait de B. Gozzoli, au centre bonnet rouge (détail)
Mais c'est la CHAPELLE DES MAGES, cycle de fresques décoratives commandé à Benozzo Gozzoli (1420-1497), qu'il faut voir et revoir, chef-d'œuvre de la Renaissance florentine par "l'heureux discours narratif, la richesse de la décoration, le rythme et l'équilibre des portraits au milieu du paysage...". Rappelons que B. Gozzoli commença comme apprenti orfèvre (cf. sens du détail) avant de collaborer avec Ghiberti à Florence et Fra Angelico à Rome et Orvieto. Sous le plafond doré de Michelozzo se déroule le voyage de Gaspard, Melchior et Balthazar sujet religieux qui sert de prétexte pour représenter un sujet politique précis qui donna du lustre à la maison Médicis : le cortège de personnalités arrivées à Florence depuis Ferrare à l'occasion du concile de Bâle (1438-1439). À cette occasion les Médicis eurent l'honneur de présider à la réunification entre l'Église latine et l'Église byzantine, même, si par la suite, cet accord resta seulement sur le papier.
Un prétexte pour célébrer la dynastie des Medici représentée sous les traits des personnages de la fresque y compris un autoportrait de l'artiste.
Un prétexte pour célébrer la dynastie des Medici représentée sous les traits des personnages de la fresque y compris un autoportrait de l'artiste.
Le cortège de Gaspard met en scène sur un cheval blanc, le jeune Laurent le Magnifique suivi, toujours à cheval, de son père Piero Il Gottoso (Pierre 1er de Medicis dit le Goutteux) et du chef de la famille Medicis, Cosimo il Vecchio (image de gauche).
Suivent deux dignitaires italiens, Sigismondo Malatesta (à G) et Galéas Marie Sforza (à D), seigneurs respectivement de Rimini et de Milan, invités des Médicis, et sont ici représentées pour célébrer les succès politiques de la maison).
Derrière eux, se prolonge un cortège de Florentins illustres parmi lesquels les humanistes Marsile Ficin et les frères Pulci, les membres des Arts Majeurs florentins et le peintre Benozzo Gozzoli identifié par l'inscription visible sur son bonnet rouge : Opus Benotii "œuvre de Benozzo".
Le cortège de Balthazar, représenté par un homme d'âge dans la force de l'âge, prend les traits de l'empereur de Byzance, Jean VIII Paleologue. Les trois jeunes filles à cheval seraient les trois filles de Pierre le Goûteux, sœurs de Laurent et de Julien.
Enfin sur le mur de gauche, le cortège de Melchior, représenté par un homme âgé, met en scène Sigismond de Luxembourg. Le vieil homme sur une mule est le portrait du pape siennois Pie II : il précède Julien de Medicis portant un léopard sur son cheval. Dans la même scène sont représentés une série de dignitaires byzantins portant des attributs exotiques comme lynx et faucons et un second autoportrait de B. Gozzoli qui fait un salut de la main.
Dans l'ABSIDE sont peints à fresque deux chœurs d'anges couronnant un retable, représentant comme il se doit une Nativitée, copie de la fin du Quattrocento par Pier Francesco Fiorentino, de l'originale Adorazoni del Bambini
de l'atelier de Fra Filippo Lippi, aujourd'hui conservée à Berlin, et
des fresques de Benozzo Gozzoli représentant les symboles des Évangiles.
LES TOMBEAUX DES MEDICIS
C'est sans doute la proximité du Palazzo Medici avec la BASILIQUE SAN LORENZO qui fit que les Medicis y installèrent leurs chapelles privées (accessibles par son arrière absidial sur la Piazza Madonna degli Aldobrandini).
Dans la première chapelle qui date de 1521, dite la SAGRESTIA NUOVA se trouve le casone, un sarcophage unique pour Laurent le Magnifique et son frère Julien ainsi que les célèbres tombeaux sculptés par Michel-Ange : celui du duc d'Urbin, Laurent et celui du duc de Nemours Julien.
Au premier étage, se trouve la CAPELLA DEI PRINCIPI. Commandée en 1568, commencée en 1605, ce n'est qu'en 1929 qu'elle fut entièrement terminée. Les six sarcophages surmontés des statues des grands-ducs en bronze doré de Piero et Ferdinando Tacca ne reçurent de fait jamais les dépouilles...
C'est l'Opificio delle pietre dure qui réalisa le revêtement qui couvre entièrement les murs de marbres
incrustés, de marbres polychromes et de pierres semi-précieuses, jaspes,
porphyre, albâtre, lapis-lazuli, coraux et bronze doré. Les six grands sarcophages de granites égyptien, gris oriental, violet de Flandre et corallien d’Espagne,
décorés de jaspe vert de Corse, sont donc vides car les restes des Médicis
(40 neveux et nièces, cousins et cousins) sont inhumés dans la crypte
inférieure.
Reliquaires et objets d'orfèvrerie occupent une troisième chapelle.
photo : http://theswedishparrot.com/author/romuald/
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