Milan Design : La Linea Italiana
À l'occasion du SALON INTERNATIONAL DU MEUBLE DE MILAN qui aura lieu du 5 au 10 avril 2006, voici, en raccourci les principaux jalons qui ont fait l'histoire du Design italien. Sachant que nous sommes de plus en plus sensibles à choisir là nous allons poser nos fesses, il n'est donc pas inintéressant de survoler ce qui agite les designers, même si la conclusion quelque peu triviale du Kangourou repose la problématique.
1900-1945 “LA LAIDEUR SE VEND MAL” Raymond Loewy
L’Italie offre dès le début du XIXe siècle un terrain propice à “l’esthétique industrielle” : à savoir des PME artisanales de qualité, une industrie convaincue de l’importance économique du design, des architectes créatifs (l’architecture, en Italie est une branche des Beaux Arts). L’Amérique sert d’exemple : les appareils ménagers, les machines de bureau, les automobiles deviennent des biens de consommations prisés dans les sociétés occidentales modernes. Les Italiens vont cependant se distinguer en créant un style sobre et élégant : la Linea Italiana. C’est aussi dans les années 30 que Gio Ponti crée la revue Domus, et que la Triennale s’installe à Milan. Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, l’industrie de l’acier se développe en Italie et le “tube” va s’imposer dans la construction et dans l’esthétique du mobilier. C’est l’époque où la fonction et le matériel doivent déterminer la beauté de l’objet cf. Mouvement des Modernes internationaux. (Photo : Lira, Pietro Bottoni 1934, Zanotta)
1950-1959 “LE FORME DELL' UTILE” Triennale de Milano 1951
Après la guerre, l’époque est à la reconstruction et au rééquipement d’appartements plus petits et pour un plus grand nombre. Mais, en même temps que le grand magasin de La Rinascente crée le Compasso d’Oro “pour des produits industriels de haute qualité esthétique, technique et fonctionnelle”, Carlo Molino crée des meubles qui s’apparentent aux formes organiques des sculptures d’artistes contemporains : Henri Moore, Jean Arp, Max Bill..., Gio Ponti crée la “chaise par excellence” : la Superleggera et soutient Piero Fornasetti dans ses trompe-l’œil sérigraphiés. Par ailleurs, les Frères Castiglioni, exploitant le concept de Marcel Duchamp et des ready-mades, utilisèrent dès 1957 une assise de tracteur et une selle de vélo pour créer leurs sièges Mezzadra et Sella.
La société devient aussi plus mobile. Ce sera le succès de la Vespa en 1950 et de la nouvelle Fiat 500 dessinée en 1956 par Dante Giacosa, qui deviendront le symbole d’un style de vie à l’italienne… et tout le monde se met à rêver de Giulietta, la décapotable d’Alfa Romeo. C’est vers le milieu des années 50 que commence le succès du plastique avec des ustensiles ménagers courants édités par Kartell.
(Photos : Chaise pour Lisa et Carlo Molino, Carlo Molino 1940) – Superleggera Giò Ponti 1956, Cassina - Vespa, Corradino d’Ascanio 1946, Piaggio)
ANNEES 60 “SWINGING SIXTIES” contre “ANTI DESIGN” et “DESIGN RADICAL”
Le boom économique des années 60 entraîne la consommation. Le design italien, qui semble correspondre le mieux à la vision que l’on se fait d’un monde moderne, s’impose devant le design scandinave. Le plastique qui se décline sur toute la palette des couleurs vive reste très représentatif de cette époque. C’est le succès des chaises synthétiques empilables de Vico Magistretti et de Joe Colombo, des chaînes stéréo et des télévisions portables Brionvega des frères Castiglioni, du premier réveil à quartz avec affichage numérique, des luminaires alliant technique et esthétique : la Taccia des Castiglioni.….
Mais vers le milieu des années 60, le conflit des générations qui gagne l’Europe s’exprime aussi dans le design italien : à Florence au travers du Superstudio et de l’Archizoom d’Andrea Branzi, à Turin par le groupe Strum, à Venise avec Gaetano Pesce, à Milan à l’instar d’Alessandro Mendini. Tous adoptent le même slogan non au “bel design” et à “l’esthétisme techno-fonctionnel”. Zanotta édite le Sacco et le fauteuil gonflable Blow, on peut enfin se lover entre les seins de la Donna (avec ou surtout si elle a un boulet au pied) de la série Up de Gaetano Pesce, emballée sous vide et dont l’ouverture crée à chaque fois une mini-performance, Sottsass sort sa Valentine, une machine à écrire pop.
(Photos : Universale n° 4860, Joe Colombo 1965-1967, Kartell - Valentine, Ettore Sottsass, Perry A. King, Olivetti 1969 - Safari, Archizoom Associati 1968 - Sacco, Piero Gatti, Cesare Paolini, Franco Teodoro 1968-1969, Zanotta – Blow, De Pas, D’Urbino, Lomazzi, Scolari, 1957)
ANNEES 70 “ITALY : THE NEW DOMESTIC LANDSCAPE” MoMa 1972
“Tout peut être encore mieux fait…”
“Cherche des formes nouvelles et inattendues” titrait un catalogue de l’époque.
Voilà des tendances dans lesquelles vont travailler les dits “classiques” avec des meubles à l’élégance minimaliste et les trublions qui refusent de créer des produits pour le seul monde de l’industrie. “Nous nous présentions comme des avant-gardistes et discutions des méthodes du Movimento moderno. Nous pressentions qu’il était possible d’utiliser d’autres moyens d’expression et, pourquoi pas, le kitsch qui possède des capacités d’expression exceptionnelles.” déclarait Andrea Branzi. L’exposition du MoMa en 1972 où fonctionnalistes et radicaux se côtoient est un gros succès. “Anything goes”, tout le monde applaudit.
(Photos : Plia, Giarcarlo Piretti 1967, Castelli – Tizio, Richard Sapper, Artemide – Cactus, Guido Drocco, Franco Mello 1971, Gufram – Pratone, Strum 1971, Gufram – Proust, Alessandro Mendini 1978, Alchimia)
1980-1989 “STUCK INSIDE OF MOBILE WITH THE MEMPHIS BLUES AGAIN” Bob Dylan
C’est le 11 décembre 1980, lors d’une soirée chez Sottsass, que ces “révolutionnaires” qui continuent à réagir contre l’uniformisation des produits (mais qui ne veulent plus en rester aux prototypes), “s’institutionnalisent” sous le nom de MEMPHIS. Aldo Cibic, Andrea Branzi, Michele de Lucchi, Marco Zanini, Nathalie du Pasquier, George J. Sowden, Martine Bedin, Matteo Thun et Ettore Sottsass participent, le 18 septembre 1981 à la première exposition-vente à la Galerie Arc’74 à Milan qui met en évidence la liberté formelle, la couleur et la petite série. Ces meubles-objets colorés et ludiques firent connaître le groupe dans le monde entier et créèrent un électrochoc sur le design tout entier. Parallèlement une ligne “High-Tech”, dans laquelle Mario Botta, Gae Aulenti… vont exceller et une ligne “Matt Black” chez Zanotta (dans laquelle s’inscrit la Tonietta d’Enzo Mari), vont renouveler la classique linea italiana. Gaetano Pesce fait de ses meubles des sculptures. La cuisine devient la pièce la plus luxueuse de la maison et l’entreprise Alessi fait appel aux meilleurs designers pour dessiner toute une gamme d’objets ménagers. Quant à l’automobile, on se remet à phantasmer cette fois-çi sur la Testarossa de Ferrari carossée par Pininfarina.
(Photos : Casablanca, E. Sottsass, Memphis 1981 - First, M. De Lucchi 1983, Darugar – Pratt, Gaetano Pesce 1983 – Animali Domestici Andrea Branzi, 1985, Zabro – Seconda, Mario Botta 1982, Anna G. Alessandro Mendini, Alessi)
ANNEES 90 “UN CONCEPTEUR DOIT INVENTER DE NOUVEAUX OBJECTIFS, DE NOUVEAUX HORIZONS” Borek Spipek
Durant les années 90, le design se donne une nouvelle mission : “servir de refuge dans un monde inhospitalier”. Cette idée de cocon (et de cocooning des années 90) s’exprime dans une rondeur tout ovoïde et maternelle dans le rocking-chair Mama de Denis Santachiara. Le bien-être, la sophistication et le plaisir s’importent aussi au bureau comme en témoigne le modèle Insica de Vico Magistretti qui, avec sa forme de selle de cheval vous fait rêver d’aventure. Quant aux lits de Sottsass, on peut croire qu’ils vont vous révéler des forces Misteriosa les Notte di Luna Plena.
(Photo : Mama, Denis Santachiara 1995, Baleri, Lallio - Orbita terra, Ferruccio Lavani 1992, Foscarini – Misteriosa, Ettore Sottsass 1992, Gallery Milano)
NOUVEAU SIECLE, NOUVEAUX SLOGANS
“Déconsommation”, “less is more”… Alessi, à qui l’on demandait s’il pensait qu’il y avait trop de design répondait , “je crois qu’il y a un bon et un mauvais design. Et trop de mauvais design circule avec l’excuse d’apporter le design aux masses”. Ainsi sont nés les concept-stores comme Moss à NY, Corso Como à Milan et Colette à Paris. “Eco design” ou “éco conception”. Les expositions REFUSE présentent, dans le cadre de l’idée de développement durable, des objets qui préviennent ou réduisent la production de déchets. L’éthique doit guider le processus depuis la table à dessin jusqu’à la fabrication, la disparition et la réincarnation. Jéremy Lin relaie ainsi l’analogie dont se sert Michele De Lucchi à propos de la réutilisation potentielle d’un objet. “L’agriculteur utilise une branche comme tuteur pour la vigne puis lorsqu’elle ne sert plus à cet usage comme poteau de haie, patte de table, barreau d’échelle, manche de marteau avant de terminer en bois de chauffe, utile ainsi jusqu’à l’extrême”. Mais si quelques stars du design transalpin sont toujours bien présentes, comme encore Andrea Branzi qui estime que “la discussion n’est pas terminée” ou Gaetano Pesce pour qui c’est toujours “le temps des questions”, ou encore Ettore Sottsass qui a fait du “design une manière de débattre de la vie”, la relève (même s’il faut citer le très expansif Fabio Novembre) tarde à venir et le design italien est aujourd’hui surtout le fait de concepteurs étrangers.
Ainsi Jean-Marie Massaud créateur chez Cappellini des lignes In/out et Day Bed s’est positionné et imposé dès novembre dernier avec l’exposition à Milan HUMAN NATURE en affirmant que “L’homme est devenu l’instrument du système qu’il a lui-même créé… Dans ce contexte, le designer ne peut plus être un faiseur complaisant… Il est par essence un catalyseur des enjeux de son époque. Et l’urgence est aujourd’hui de définir un projet de vie, un projet de société. Le designer ou l’architecte deviennent des scénaristes. Ils ont une responsabilité “d’élégance morale” dans leurs propositions. Le design doit afficher une volonté d’innovation résolument humaine…
“Proposer un ralentissement, une respiration, une pose, plutôt qu’une accélération, voilà où se situe leur sens. Ces objets appartiennent résolument à cet espace-temps distinct de celui de la marchandise.” Voici encore comment un autre Français, Pierre Charpin, présentait à la Design Gallery de Milan ses Oggetti Lenti. Ce courant écologique de la lenteur fait son chemin en Italie. Initié à Rome il y a une vingtaine d’année avec le mouvement “Slow Food” en réaction à l’installation des Fast Food, il s’est enrichi en 2002 d’un réseau de “Slow Cities”. Ce qui fait écrire à Pierre Sansot dans "Du bon usage de la lenteur" (Payot): que la nouvelle révolution industrielle devra se faire avec une “attention au monde, plutôt que son arraisonnement”.
Une autre notion du temps et dont il faut noter le grand succès depuis le Salon 2005, celui des designers “customisateurs” du grand style (cf le collectif de designers Futuristic) : des tables Louis XV chez Sawaya et Moroni, la ligne New Antics de Marcel Wanders pour Zanotta, des pampilles de couleur pour des lustres vénitiens chez Barovier & Toso. Et chez Bisazza, un lavabo et son miroir commandés à Marcel Wanders pour mettre en valeur les mosaïques mais édités compte tenu du succès.
Milan reste la ville-phare pour les jeunes designers et le temple des grands éditeurs. Le Salon du Meuble de Milan s’impose comme Le rendez-vous incontournable où sont présentées les nouveautés des grandes firmes et où l’on découvre le nouveau design exposé sur le pavillon “Satellite” qui leur est consacré. Sans compter les très nombreuses manifestations off qui participent à la renommée de ce grand show room annuel.
(Photos : Inox Gate, Andrea Branzi, Gallery Milano 2004 – Org, Fabio Novembre 2001, Cappellini – Forma Veneziani, Barovier & Toso – Lavabo et miroir, Marcel Wanders, Bisazza)
DESIGN ? VOUS AVEZ DIT DESIGN ?
Pour terminer sans conclure, reportons nous à la lettre K de l’abécédaire que Pierre Staudenmeyer a consacré à Beaux Arts Magazine dans son numéro : Qu’est ce que le design ? (aujourd’hui)K comme KANGOUROU :
“Le slip “kangourou” reste l’une des inventions majeures du design. Comment ne pas admirer cette invention sublime d’un bonnetier australien qui permet de saisir un rouleau de chair pour satisfaire prestement un besoin naturel, puis de le ranger, en égouttant sur un carré de tissu doublé, au-delà de la poche justement nommée kangourou. Un peu passé de mode, il est revenu en force ces dernières années, transformé en accessoire glamour d’un mâle un tantinet négligé. Les hommes pourront comprendre qu’on le préfère au lycra qui maintient, aux poches acrobatiques de certaines marques en manque d’innovation, ou à d’autres raffinements de dentelles. Qu’est-ce donc qui aurait changé dans la manière de pisser ? La question peut s’étendre à d’autres besoins de l’individu, et aux réponses fournies (une chaise est une chaise, et les vessies de l’art, des lanternes pour le design ?).”
Bibliographie : Italian design de Nina Börnsen Holtman (Taschen) – Le Design de Claire Fayolle (Scala) - La laideur se vend mal de Raymond Loewy (Gallimard) – Design pour un monde réel de Victor Papanek (Mercure de France) – Le Design italien (La Casa Calda) d’Andrea Branzi (Equerre) – Le temps des questions de Gaetano Pesce (Edition Centre Pompidou) - Le Design et Qu’est ce que le design ? (aujourd’hui), deux numéros spéciaux du magazine Beaux Arts - Du bonne usage de la lenteur de Pierre Sansot (Payot)
Librairie : Milano Libri, via Verdi, 2, Milano. Spécialisée dans l’architecture et le design
GUIDE PRATIQUE DU MILAN DESIGN
Le commerce de la Mode et du design est concentré dans ce que l’on appelle le Quadrilatero situé entre la via Montenapoleone, la via della Spiga, le Corso Venezia et la via San Andrea. Toutes ces boutiques de luxe ont confié leur image et la mise en scène de leurs produits à des architectes et designers.
BOUTIQUES DE DESIGN
Entrata Libera corso della Indipendenza 16 - Dovetusai via Sigieri 24 - TAD via del Babuino 155 - 10 Corso Como,Corso Como 10 - Culti corso Venezia 53 - De Padova corso Venezia 14 - Galleria Nilufar via della Spiga30-32 - Lolli e Memmoli via Vivarini 7.
DIVERS
Princi Bakery piazza XXV Aprile 5, boulangerie - I Pinco Pallino via della Spiga, vêtements pour enfants – Biffi, corso Genova 5-6 pour un séjour express, bonne sélection des dernières collections de mode et d’accessoires - Il Salumaio via Montenapoleone 12, charcuterie et épicerie fine, dégustation.
GALERIES
Galleria Arnaud (fonctionne aussi en salle des ventes) via Ventura 5, Design Gallery via Manzoni 46, Matteograssi via degli Omenoni 2, Milano, Opos via Ermenegildo 2 (angle piazza Belgioioso) – Galerie Amodomio, via Camidamella 23 – Spazio Rossanna Orlandi, via Matteo Bandello, 14.
EDITEURS
Alessi www.alessi.it, Artemide www.artemide.com, B&B Italia via Durini 14, Milano www.bebitalia.it, Bisazza via Senato 2 www.bisazza.com, Boffi via Solferino 11, Milano www.boffi.com Cappellini www.cappellini.it, Cassina, Danese www.danesemilano.com, Da Driade via Manzoni 30 www.driade.com, Edra via Ciovassino 3 www.edra.com, Flos www.flos.net, FontanaArte www.fontanarte.it, Kartell www.kartell.it, Lapalma www.lapalma.it, Luce Plan www.luceplan.com, MagisMinotti www.magisdesign.com, Molteni & C www.molteni.it, Maroso www.moroso.it, Oluce www.oluce.com, Poltrona Frau www.poltronafrau.it, Poltronova www.poltronova.com, Sawaya & Moroni via Manzoni, 11 www.sawayamoroni.com, Serralunga www.serralunga.com, Tecno www.tecnospa.com, Zanotta www.zanotta.it
PALAIS DE LA TRIENNALE, viale Alemagna, 6.
IL DIAVOLO DEL FOCOLAREDu 5 avril - 30 avril 06 - Horaire : 10.30 - 20.30, fermé le lundi, du 5 au 10 avril ouverture de 10.30 à 23.00 - Exposition sur le thème de la femme, encore gardienne du foyer ?
Collezione Permanente del Design Italiano
NANDA VIGO. LIGHT IS LIFEDu 5 avril - 28 mai 06, même horaire
HOTELS DESIGN
Straf Hotel, via Sant Raffaele 3, Milano – tél. 02-805 081 – réservations@straf.it - www.straf.it
Le Straf, qui partage son propriétaire avec celui du Grand Hotel de Milan, a opté pour un style contemporain aussi radical que ce que le Grand Hotel l’est au style Napoléon III. Aucune concession à l’effet décoratif, priorité à l’architecture, aux matériaux, aux éclairages qui dramatisent les volumes et la monochromie. L’atmosphère est grave, calme voire conventuelle. Les chambres qui sont d’un aménagement très sophistiqué et luxueux sont d’une sobriété toute monacale. Dans un camaïeu de brun et une lumière savamment distillée, le lit est le seul meuble identifié, les placards dans les murs, les coffres en tête de lit jouant la dissimulation. Les salles de bains sont tout aussi étonnantes avec pour certaines un lavabo en forme de grand gobelet en céramique blanche froissée. Au rez-de-chaussée le restaurant et un lounge ouvert sur la rue. Pour l’heure, l’hôtel reste cette œuvre contemporaine pure et dure, reste à voir s’il y aura une clientèle pour cela.
Chez B&B Milano - tél. 347-4848 196 - info@fornasetti.com - www.fornasetti.com
Après les 3 Rooms de Carla Sozzani, après l’étage ouvert pour des hôtes dans les ateliers d’Azzedine Alaïa, un nouveau concept se dessine, que l’Américaine Faith Popcorn, (la “Nostradamus du marketing, l’oracle de la tendance”, d’après le NY Times) appelle les home-tels qui vous fait vivre dans les meubles de la personnalité qui vous reçoît. L’appartement d’hôtes que Barnaba & Bethony ont ouvert dans la maison paternelle souscrit à ce concept, mieux, vous offre une immersion totale dans l’imaginaire de l’artisan-artiste-poète, Piero Fornasetti. À lire l’entretien de son fils, Barnaba, avec Philippe Stark (Brigitte Fitoussi, Assouline), on devine son souci de prolonger l’œuvre de son père et d’ouvrir à ses amateurs son univers admiré par les plus grands pairs de sa génération. Ce fut Gio Ponti, avec qui il travaillait comme graveur, qui fut le premier fan de cette vision poétique d’un design que certains pouvaient qualifier de néo-classique mais qui aujourd’hui s’impose encore plus fortement comme un travail tout à fait original. Vous retrouverez donc dans cet appartement ouvert sur le jardin les visages de Lina Cavalieri déclinés sur les objets quotidiens, les papillons qui virevoltent dans la cuisine, la lune et le soleil qui veilleront sur votre sommeil et ces perspectives alla Piranesi qui vous emmènent de l’autre côté du miroir.
MISE A JOUR : Victime du succès, ne reçoit plus que par présentation, dommage...
Cocoon B&B via Voghera 7, Milano – tél. 02-832 27 69 / 349-860 06 014 – miabuzzi@yahoo.com
Pour localiser cette très charmante adresse “excentrée”, mais seulement de l’agitation commerciale de la ville, situons-la à partir du Duomo : au bout de la via Torino, derrière la piazza Porta Genova, où l’on trouve taxis, bus et métro en permanence (stazzione oblige). La ruelle est tranquille et abritait des locaux industriels, un matériau idéal lorsqu’on est architecte. C’est justement la profession de Mia qui a trouvé là matière à exercer son talent. Vous repérerez très vite la “maison rouge”. Une fois la grosse porte franchie vous tomberez sous le charme non seulement de la “maison” fleurie de jasmin et de son jardin gazonné, mais aussi sous celui de la propriétaire, jeune et jolie. Le B&B se trouve dans l’aile gauche avec accès indépendant. L’entrée est traitée comme un immeuble ancien avec son couloir et son départ d’escalier qui dessert l’étage. Soubassement et contre-marches en rouge exaltant le blanc des murs, ce sont ces deux couleurs que l’on retrouve aussi dans les chambres. Simplicité, élégance, goût du détail et des beaux matériaux, une modernité retenue et poétique font l’essentiel du décor. Le confort cocoolato est tout aussi soigné, tout comme le petit-déjeuner servi dans la petite cuisine japonisante où Mia prend le temps de vous faire la conversation. Une adresse que l’on a du mal à mettre sur le marché !
Mais aussi :
Hotel Gray via Sant Raffaele 6, Milano – tél. 02-720 89 51 – info.thegray@sinahotels.it
Après les boutiques-hôtels, voici venu le temps des designs-hôtels. Après les ambiances “écrin” tapissées d’une débauche de chintz et d’épaisses moquettes, voici venues les atmosphères zen avec meubles en bois exotique, bains à remous et écran plasma Bang & Olufsen. Si The Gray revendique à juste titre sa nouveauté à Milan, ce style déjà bien rodé dans l’hôtellerie internationale risque de devenir lui aussi vite ennuyeux. Mais ne boudons pas cette nouvelle adresse d’un luxe cossu. La réception vous met tout de suite dans l’ambiance. Une balançoire surdimensionnée occupe pratiquement tout l’espace. Un escalier décoré de l’incontournable alignement de pots asiatiques conduit au restaurant plongé dans une demi-obscurité. Les chambres ne sont pas toutes grandes. Priorité est donnée au lit king size avec haute têtière à gros capitons et, dans les suites, à la baignoire-piscine (penser au temps de remplissage). Tout est très confortable et les éclairages étudiés. Le personnel habillé par un créateur, autre caractéristique du design-hôtel, s’avère stylé et très courtois.
Hotel Bulgari via Fratelli Gabba 7/b, Milano – tél. 02-805 805 222 – milano@bulgarihotels.com - www.bulgarihotels.com.
Référence du grand luxe, le groupe Bulgari vient d’ouvrir son “grand hôtel” milanais confié à l’architecte-designer Antonio Citterio. Ce projet, dit-il, a été conçu dans un “total design” : de la poignée de porte à la façade, du mobilier à la vaisselle jusqu’aux accessoires de bureau, tout a été créé pour offrir une harmonie, y compris avec le très beau jardin. L’hôtel qui occupe un ancien monastère dans une impasse privée, en plein cœur de la Brera, possédait en effet un jardin potager. Tout donc a été repensé pour assurer avec excellence ces nouvelles fonctions. On a restauré et remanié la façade de marbre blanc pour l’accorder à son environnement, on a utilisé pour l’intérieur de superbes matériaux, granit, travertin, marbre du Zimbabwe qui déclinent leur palette de brun et de noir en accord avec le mobilier et les travaux de tapisserie des chambres et du salon. Chaque chambre est un espace d’intimité très sophistiqué voué au bien-être. Au restaurant, au bar, on interprète les grands classiques italiens, japonais et américains. Un spa se charge de prendre soin de votre corps et de votre âme. Mais tout cela a un prix, celui du business-man d’une grosse société.
3 Rooms Corso Como 10, Milano – tél. 02-626 163 - info@3rooms-10corsocomo.com - www.3rooms-10corsocomo.com.
C’est en 1990 que Carla Sozzani réalisa son projet d’un lieu qu’elle voulait branché sur la modernité. Un grand garage au fond d’une cour fut ainsi réaménagé pour y installer une galerie d’art, une salle d’exposition, une librairie et une salle de musique. Au rez-de-chaussée, une boutique de mode et de design et un restaurant qui se prolonge dans la cour en toute saison. Aujourd’hui un des petits immeubles encadrant le cortile complète le concept du Dieci Corso Como. Trois étages, trois grandes chambres avec salon. Ces suites restituent l’atmosphère op’art des années Denise René. Le mobilier est signé Arne Jacobsen et Saarinen, tissus de Charles Eames, canapé de Noguchi, lampes de Gio Ponti ou Serge Mouille, tapis de Verner Panton... de l’art d’intégrer l’esthétique du design dans la vie quotidienne. Les salles de bains jouent avec les mosaïques de Bisazza et les céramiques de Kris Ruhs. Ambiance d’appartement privé confortable, calme, coloré et gai. On profite bien sûr des services du complexe depuis le petit déjeuner dans le patio jusqu’au dîner pris au restaurant.
Le Straf, qui partage son propriétaire avec celui du Grand Hotel de Milan, a opté pour un style contemporain aussi radical que ce que le Grand Hotel l’est au style Napoléon III. Aucune concession à l’effet décoratif, priorité à l’architecture, aux matériaux, aux éclairages qui dramatisent les volumes et la monochromie. L’atmosphère est grave, calme voire conventuelle. Les chambres qui sont d’un aménagement très sophistiqué et luxueux sont d’une sobriété toute monacale. Dans un camaïeu de brun et une lumière savamment distillée, le lit est le seul meuble identifié, les placards dans les murs, les coffres en tête de lit jouant la dissimulation. Les salles de bains sont tout aussi étonnantes avec pour certaines un lavabo en forme de grand gobelet en céramique blanche froissée. Au rez-de-chaussée le restaurant et un lounge ouvert sur la rue. Pour l’heure, l’hôtel reste cette œuvre contemporaine pure et dure, reste à voir s’il y aura une clientèle pour cela.
Chez B&B Milano - tél. 347-4848 196 - info@fornasetti.com - www.fornasetti.com
Après les 3 Rooms de Carla Sozzani, après l’étage ouvert pour des hôtes dans les ateliers d’Azzedine Alaïa, un nouveau concept se dessine, que l’Américaine Faith Popcorn, (la “Nostradamus du marketing, l’oracle de la tendance”, d’après le NY Times) appelle les home-tels qui vous fait vivre dans les meubles de la personnalité qui vous reçoît. L’appartement d’hôtes que Barnaba & Bethony ont ouvert dans la maison paternelle souscrit à ce concept, mieux, vous offre une immersion totale dans l’imaginaire de l’artisan-artiste-poète, Piero Fornasetti. À lire l’entretien de son fils, Barnaba, avec Philippe Stark (Brigitte Fitoussi, Assouline), on devine son souci de prolonger l’œuvre de son père et d’ouvrir à ses amateurs son univers admiré par les plus grands pairs de sa génération. Ce fut Gio Ponti, avec qui il travaillait comme graveur, qui fut le premier fan de cette vision poétique d’un design que certains pouvaient qualifier de néo-classique mais qui aujourd’hui s’impose encore plus fortement comme un travail tout à fait original. Vous retrouverez donc dans cet appartement ouvert sur le jardin les visages de Lina Cavalieri déclinés sur les objets quotidiens, les papillons qui virevoltent dans la cuisine, la lune et le soleil qui veilleront sur votre sommeil et ces perspectives alla Piranesi qui vous emmènent de l’autre côté du miroir.
MISE A JOUR : Victime du succès, ne reçoit plus que par présentation, dommage...
Cocoon B&B via Voghera 7, Milano – tél. 02-832 27 69 / 349-860 06 014 – miabuzzi@yahoo.com
Pour localiser cette très charmante adresse “excentrée”, mais seulement de l’agitation commerciale de la ville, situons-la à partir du Duomo : au bout de la via Torino, derrière la piazza Porta Genova, où l’on trouve taxis, bus et métro en permanence (stazzione oblige). La ruelle est tranquille et abritait des locaux industriels, un matériau idéal lorsqu’on est architecte. C’est justement la profession de Mia qui a trouvé là matière à exercer son talent. Vous repérerez très vite la “maison rouge”. Une fois la grosse porte franchie vous tomberez sous le charme non seulement de la “maison” fleurie de jasmin et de son jardin gazonné, mais aussi sous celui de la propriétaire, jeune et jolie. Le B&B se trouve dans l’aile gauche avec accès indépendant. L’entrée est traitée comme un immeuble ancien avec son couloir et son départ d’escalier qui dessert l’étage. Soubassement et contre-marches en rouge exaltant le blanc des murs, ce sont ces deux couleurs que l’on retrouve aussi dans les chambres. Simplicité, élégance, goût du détail et des beaux matériaux, une modernité retenue et poétique font l’essentiel du décor. Le confort cocoolato est tout aussi soigné, tout comme le petit-déjeuner servi dans la petite cuisine japonisante où Mia prend le temps de vous faire la conversation. Une adresse que l’on a du mal à mettre sur le marché !
Mais aussi :
Hotel Gray via Sant Raffaele 6, Milano – tél. 02-720 89 51 – info.thegray@sinahotels.it
Après les boutiques-hôtels, voici venu le temps des designs-hôtels. Après les ambiances “écrin” tapissées d’une débauche de chintz et d’épaisses moquettes, voici venues les atmosphères zen avec meubles en bois exotique, bains à remous et écran plasma Bang & Olufsen. Si The Gray revendique à juste titre sa nouveauté à Milan, ce style déjà bien rodé dans l’hôtellerie internationale risque de devenir lui aussi vite ennuyeux. Mais ne boudons pas cette nouvelle adresse d’un luxe cossu. La réception vous met tout de suite dans l’ambiance. Une balançoire surdimensionnée occupe pratiquement tout l’espace. Un escalier décoré de l’incontournable alignement de pots asiatiques conduit au restaurant plongé dans une demi-obscurité. Les chambres ne sont pas toutes grandes. Priorité est donnée au lit king size avec haute têtière à gros capitons et, dans les suites, à la baignoire-piscine (penser au temps de remplissage). Tout est très confortable et les éclairages étudiés. Le personnel habillé par un créateur, autre caractéristique du design-hôtel, s’avère stylé et très courtois.
Hotel Bulgari via Fratelli Gabba 7/b, Milano – tél. 02-805 805 222 – milano@bulgarihotels.com - www.bulgarihotels.com.
Référence du grand luxe, le groupe Bulgari vient d’ouvrir son “grand hôtel” milanais confié à l’architecte-designer Antonio Citterio. Ce projet, dit-il, a été conçu dans un “total design” : de la poignée de porte à la façade, du mobilier à la vaisselle jusqu’aux accessoires de bureau, tout a été créé pour offrir une harmonie, y compris avec le très beau jardin. L’hôtel qui occupe un ancien monastère dans une impasse privée, en plein cœur de la Brera, possédait en effet un jardin potager. Tout donc a été repensé pour assurer avec excellence ces nouvelles fonctions. On a restauré et remanié la façade de marbre blanc pour l’accorder à son environnement, on a utilisé pour l’intérieur de superbes matériaux, granit, travertin, marbre du Zimbabwe qui déclinent leur palette de brun et de noir en accord avec le mobilier et les travaux de tapisserie des chambres et du salon. Chaque chambre est un espace d’intimité très sophistiqué voué au bien-être. Au restaurant, au bar, on interprète les grands classiques italiens, japonais et américains. Un spa se charge de prendre soin de votre corps et de votre âme. Mais tout cela a un prix, celui du business-man d’une grosse société.
3 Rooms Corso Como 10, Milano – tél. 02-626 163 - info@3rooms-10corsocomo.com - www.3rooms-10corsocomo.com.
C’est en 1990 que Carla Sozzani réalisa son projet d’un lieu qu’elle voulait branché sur la modernité. Un grand garage au fond d’une cour fut ainsi réaménagé pour y installer une galerie d’art, une salle d’exposition, une librairie et une salle de musique. Au rez-de-chaussée, une boutique de mode et de design et un restaurant qui se prolonge dans la cour en toute saison. Aujourd’hui un des petits immeubles encadrant le cortile complète le concept du Dieci Corso Como. Trois étages, trois grandes chambres avec salon. Ces suites restituent l’atmosphère op’art des années Denise René. Le mobilier est signé Arne Jacobsen et Saarinen, tissus de Charles Eames, canapé de Noguchi, lampes de Gio Ponti ou Serge Mouille, tapis de Verner Panton... de l’art d’intégrer l’esthétique du design dans la vie quotidienne. Les salles de bains jouent avec les mosaïques de Bisazza et les céramiques de Kris Ruhs. Ambiance d’appartement privé confortable, calme, coloré et gai. On profite bien sûr des services du complexe depuis le petit déjeuner dans le patio jusqu’au dîner pris au restaurant.
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